Hoggar, terre nomade
Étonnante Tamanrasset
À l’arrivée, « Tam » semblait une bourgade endormie. Pourtant, de retour, la capitale du Grand Sud algérien nous apparaît en pleine effervescence. Constructions, ouverture d’une université, projet d’acheminement d’eau, multiplication de cafés aux façades fraîchement peintes, mais aussi développement de banlieues déshéritées : en vingt ans, « elle a grossi de 4 000 à 120 000 habitants », m’informe Mokhtar Zounga, tout en écoutant la BBC sous les arbres fruitiers du Relais d’Outoul. À ses pieds, une petite gazelle orpheline se requinque avant de retrouver le désert.
Cet ancien Touareg à forte carrure a fondé en 1972 la première agence privée de tourisme subsaharien responsable à Tamanrasset, dont il fut aussi maire de 1997 à 2002. Rencontré dans le cadre d’un reportage, il m’explique que ce développement spectaculaire tient d’abord du rôle de carrefour migratoire de la ville. Mais il se félicite de son caractère laïque et cosmopolite. Un creuset d’une quarantaine de nationalités dont on peut percevoir un échantillon sur le grand marché quotidien : là où, entre stands d’Africains en étape vers l’Europe et le souk à bestiaux, se mêlent étroitement enjeux urbains actuels et traditions nomades intemporelles.
Texte : Cerise Maréchaud
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