Hanoï ou les secrets de la longévité

Les trésors de Nghiem Xuan Tue

Les trésors de Nghiem Xuan Tue
Olivier Page

À la recherche des mystères de la grande ville du Nord, je rencontre Nghiem Xuan Tue, un personnage étonnant, une sorte de « mandarin rouge ». Directeur du comité national pour les handicapés du Vietnam, ancien capitaine dans l’armée du général Giap, cet homme de plus de 60 ans, marié et père de deux enfants, est le descendant d’une lignée de hauts mandarins de la cour impériale de Gia Long à Hué (dynastie Nguyen, 1802-1945).

En 1954, après la victoire de Diên Biên Phú, le départ des Français et le changement de régime à Hanoi, les familles vietnamiennes les plus riches ont quitté le nord pour s’installer au sud, par crainte du communisme. Armé de son patriotisme, le père de Monsieur Tue décida quant à lui de rester coûte que coûte à Hanoi. Cette famille, riche et puissante, aurait pu s’en aller comme les autres, mais elle se mit au service de l’oncle Hô, et se plia à la nouvelle idéologie. Ce fut loin d’être facile, car les riches étaient systématiquement rabaissés, pour ne pas dire persécutés. Les mandarins n’étaient-ils pas le symbole de la féodalité contre-révolutionnaire, un peu comme la noblesse française d’ancien régime ?

Lors de la première guerre d’Indochine (contre les Français) et de la seconde guerre du Vietnam (contre les Américains et le Sud-Vietnam), Nghiem Xuan Tue confia les trésors hérités de ses parents – et particulièrement les collections de céramiques et d’antiquités rares – à des paysans des environs de Hanoi pour qu’ils les mettent en lieu sûr. Ceux-ci les cachèrent dans les granges et les greniers de leurs fermes. Certains vases très rares ont même été dissimulés au fond de certains puits. La guerre finie, après trente années de conflit, et Monsieur Tue est parvenu, non sans mal, à récupérer ses trésors. Trente années de souffrances, de combats, de sacrifices n’ont pas entamé sa détermination, ni sa bonne humeur.

Aujourd’hui Monsieur Tue ne se considère pas comme un collectionneur classique qui serait animé par la seule passion d’accumuler les objets, mais se voit plutôt comme le dépositaire d’un merveilleux héritage ancestral. Dans sa belle maison de style français de la rue Tho Nuom, les objets les plus remarquables sont des vases en porcelaine de Chine offerts par l’empereur de Chine à son aïeul, des défenses en ivoire d’éléphant pesant 34 kg chacune, des kyrielles de porcelaines de l’époque de Gia Long, certaines de l’époque des Ming (Chine), des boîtes (une vieille boîte à bétel de 1909). Chaque objet est un souvenir de famille, possédant une histoire particulière. Il parle avec passion de ses trésors inanimés qui, pour lui, ont une âme !

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Texte : Olivier Page

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