Hanoï ou les secrets de la longévité
Quel changement !
Mon avion s’enfonce dans une épaisse couche de nuages, étrange château d’eau tiède, qui recouvre la capitale du Vietnam comme un gros couvercle. Il atterrit sur la piste de l’aéroport de Noi Bai que je ne reconnais pas. En 2000, les voyageurs débarquaient dans un bâtiment vétuste, qui n’avait pas changé depuis la fin de la guerre du Vietnam en avril 1975. À présent se tient un nouveau terminal, tout en verre fumé et tubulures métalliques. Je retrouve mon ami Anh, que je n’ai pas vu depuis sept ans. Il roule au volant d’un scooter rouge dernier cri et, pour ses déplacements professionnels, il utilise une voiture dont il est propriétaire. Quel changement ! Posséder une automobile à Hanoi était encore un luxe lors de mon dernier passage.
Aujourd’hui, avec un taux annuel de croissance de 7,5 % en 2006, l’essor économique du pays est tel qu’une classe moyenne a émergé. Elle est capable d’acheter de nombreux biens de consommation et, pour les plus aisés, d’acquérir une voiture. De grands panneaux publicitaires aux dimensions « américaines », plantés dans les rizières en bordure de l’autoroute, en disent plus que toutes les analyses économiques sur les changements en cours. Difficile de croire que les statistiques classent encore le Vietnam parmi les pays pauvres. Il ressemble plutôt à un petit dragon d’Asie désireux de se faire une place dans le concert des nations.
- Intro
- Quel changement !
- Vieux dragon cherche nouvel essor
- Une tour ultra-moderne domine l’ancienne prison
- Ma limousine plus grande que ma boutique !
- Le quartier des 36 rues et corporations
- La fête du Têt à Hanoi
- Quatre générations de francophones
- Les trésors de Nghiem Xuan Tue
- Le manoir mandarinal de Tan Xa
- Vol des oiseaux de nuit
- Le millénaire de Hanoi : le temps de la reconnaissance
- En savoir plus
Texte : Olivier Page
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