Au royaume des cocotiers, le sucre est roi

Je quitte Penedo avec quelque peine au dos (un jeu de mot qui n’est pas gratuit), car la fatigue de la route commence à se faire sentir. Très belle route (bitumée) entre Penedo et Maceio, une merveille de paysage côtier, à peine signalée sur la carte routière, une nature opulente et généreuse qui se dore au soleil entre les forêts de cocotiers et les plantations de canne à sucre. Nous passons par des villages hors du temps, presque oubliés : Piaçabuçu et Corupipe. Pas de signalisation efficace, il ne faut donc pas hésiter à demander son chemin. Un trajet hors des sentiers battus, dans des régions inconnues du tourisme de masse.

Après une trop brève nuit à Maceio, nous retrouvons la « route écologique » qui longe l’océan. Paysages verdoyants encore, touffes luxuriantes et ébouriffées des cocotiers à perte de vue, et toujours, telle une plaque bleu électrique qui se cache derrière les frondaisons, « la mer, la mer éternellement recommencée... ».

Des rivages heureux en somme, inconnus mais sereins, aux eaux émeraude, des ribambelles de plages de sable fin, et pour toile de fond un arrière-pays s’adonnant à la culture de la canne à sucre. Gérard admire, Nicolas contemple, je suis aux anges, la route défile, monte et descend au gré du relief. C’est la traversée du Grand Vert allié au Grand Bleu ! Montées sur les collines couvertes de plantations de canne à sucre, descentes vers des vallons illuminés par la luxuriance des cocoteraies, montée-descente, descente-montée, sucre-coco, coco-sucre, sucre-coco, cela ressemble à une ritournelle tropicale dont on ne se lasse pas. La rencontre du Grand Vert et du Grand Bleu, ce serait un récit de voyage qui ne s’écrirait qu’avec du jus de coco et de l’alcool de canne à sucre !

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