De Salvador à Recife : la route de l’enchantement durable
Penedo, loin du tohu-bohu du monde
Le drapeau de l’État d’Alagoas porte trois couleurs - rouge, blanc et bleu -, celles du drapeau français à l’envers, avec un emblème central symbolisant la liberté, l’égalité et la fraternité. Voilà un sacré clin d’œil à la France et à ses principes fondateurs. L’Alagoas produit de la canne à sucre (il en est le 2e producteur national), du pétrole et du gaz naturel, mais il conserve surtout de très beaux paysages côtiers, parmi les plus sauvages et les mieux sauvegardés du littoral du Nordeste brésilien. À Penedo, nous découvrons un gros village de style colonial portugais, intact, patiné par le temps, tellement authentique et humain. Les tourments du monde et les diables du modernisme semblent l’avoir oublié à l’écart de la route, à mi-chemin entre Aracaju et Maceio.
Nous sirotons un jus d’acerola sur le quai, face au rio Sao Francisco. Grand fleuve bleu clair, le fleuve brésilien le plus long après l’Amazone, le rio Sao Francisco dessine à Penedo un ultime et somptueux méandre au pied d’une falaise rocheuse. C’est dans ce recoin abrité des vents du littoral que des Portugais aventureux décidèrent naguère de jeter l’ancre et fondèrent un poste de pionniers. Le fleuve Sao Francisco donne tout son charme à l’endroit. Il prend sa source à 1428 m d’altitude, dans les monts du Minas Gerais, puis il voyage pendant 2600 km avant de se jeter dans l’océan Atlantique. Appelé Opara (« fleuve-mer ») par les Indiens, il fut baptisé par l’explorateur florentin Amerigo Vespucci qui le découvrit le 4 octobre 1501, jour de Saint François d’Assise.
À l’époque de la conquête du Brésil, ce fleuve était emprunté par les expéditions portugaises en partance pour l’intérieur des terres, à la recherche d’or. Aujourd’hui, il marque la frontière entre les États de Sergipe et d’Alagoas. Il est lui aussi menacé par divers projets gouvernementaux de barrages et détournements.
- Intro
- La Ligne verte (Linha Verde), grand rempart d’arbres
- La Mata Atlântica, vestige de la splendeur originelle
- Les tortues de Praia do Forte
- Mangue Seco, dernières dunes avant le paradis
- Sur les traces de Jorge Amado
- Aracaju, le meilleur lieu c’est le bonheur
- Penedo, loin du tohu-bohu du monde
- Au royaume des cocotiers, le sucre est roi
- Japaratinga, Maragogi, Tamandare
- Éloge des bio-carburants
- Carnet d'adresses
Texte : Olivier Page
Mise en ligne :