Le Parc Torres del Paine sous le vent

Plusieurs centaines de kilomètres de piste plus haut, nous entrons dans le Parc national Torres del Paine. Nous ne comptons plus les heures d’attente aux différents postes de douane. Le tracé des frontières, plutôt saugrenu, reflète bien les petites guéguerres territoriales sans fin entre les gouvernements argentin et chilien.

Ce parc magnifique de 181 000 hectares est un must pour les randonneurs, avec des refuges et des campings aménagés tout au long des deux circuits principaux, la boucle « paine » et le « w » (4 à 8 jours). Nos intentions sont plus modestes, heureusement, parce que nous sommes accueillis par des bourrasques de vent à décourager les randonneurs les plus aguerris. Courbés en deux, nous atteignons quand même le lago Grey, qui offre une palette de couleurs magnifiques, avec des icebergs bleutés et une eau turquoise sous un ciel tourmenté. Au départ du lac Nordenskjöld, bien plus accueillant que son nom, une balade d’une heure à peine offre une vue magnifique sur les Torres. Facile par temps calme, elle devient sportive avec des rafales à plus de 100 km/h. Échaudés par le vent glacial, nous nous calfeutrons au mieux dans notre roulotte, avec une pensée compatissante pour les campeurs sous leurs tentes.

Rassurez-vous, les 200 000 touristes qui se rendent chaque année aux Torres ne sont pas tous à plaindre, vu le nombre d’hôtels de luxe qui fleurissent dans le parc. Le vent forcit et nos nuits blanchissent, nous décidons donc de lever le camp, laissant à d'autres ce « paradis de la randonnée » (sic). Un peu déçus quand même, nous nous donnons une dernière chance... et là, miracle, le vent tombe sur la rive du lago Azul où l’on peut admirer la fine fleur des oiseaux de Patagonie… Encore une fois, il nous aura fallu une certaine dose de patience et de ténacité pour profiter des Torres del Paine !

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