Sarawak : la Malaisie côté jungle

Irrésistible Kuching (suite)

Irrésistible Kuching (suite)
Claudio Tombari

Un service de river taxis relie les deux rives. Le bateau, ou sampan, sorte d'outil publicitaire flottant aux couleurs d'une célèbre marque de thé ou de savon, vous dépose au pied des deux points d'intérêt de la rive nord, à savoir : le palais ou Istana et le Fort Margherita qui abrite le musée de la police. Ces traversées sont ponctuelles ; si vous souhaitez saisir Kuching depuis un sampan, il faudra négocier directement avec le batelier pour environ 30 RM la balade d'une heure. Partez tôt le matin pour les photos du Waterfront et au coucher du soleil pour les meilleures vues de la rive nord. Une excursion qui a également beaucoup de charme le soir.

En dirigeant vos pas vers le Sud, en direction de l'incontournable Musée de Sarawak, vous constaterez le caractère multiracial de cette ville dans l'un de nombreux cimetières chinois à ciel ouvert, installés dans un jardin public. Les taoïstes ne pratiquent pas la crémation et leurs tombes prennent la forme arrondie d'un utérus en signe de retour aux entrailles.

Le Musée du Sarawak, situé dans une maison de style normand entre les rues Jalan McDougall et Jalan Haji Openg fut construit en 1891 et traduit la volonté du Rajah Brooke de conserver le patrimoine naturel et ethnologique de Bornéo. L'entrée est gratuite, mais les toilettes payantes (!). Il est ouvert de 9 h à 18 h.

Il faut commencer la visite par le premier étage où l'on remarquera les instruments utilisés pour les tatouages, ainsi que les bijoux de corps. Il est à signaler que chez les Orang Ulu, les tatouages sont réservés aux femmes qui détiennent le rôle de chef des tribus. L'usage des pendentifs lourds se traduisant en un étirement du lobe est également une pratique féminine d'origine orang ulu ; les hommes iban ont par la suite copié et assimilé ces pratiques lors de combats entre tribus qui ont donné lieu à un phénomène d'appropriation et d'acculturation. Chez les Iban, le tatouage obéit à un rituel de protection et fonctionne aussi comme un carnet de route : au retour de chaque déplacement, on se fait tatouer un motif symbolisant le but du voyage ou un événement marquant lié à ce départ. Par temps de paix, ces pratiques perdent peu à peu leur impact et les nouvelles générations refusent de se soumettre au supplice des aiguilles. De nos jours, on remarque les différentes inscriptions sur les " corps-journaux " des anciens avec un premier tatouage sur la gorge en forme de dragon, suivi de plusieurs dessins de crabes stylisés sur les bras et avant-bras. On grave ensuite l'image d'un animal puissant sur la poitrine (tigre, aigle, crocodile) et le reste du corps avec les interprétations des récits de voyage. Le dessin d'un hameçon sur les jambes dénote un individu ayant pratiqué le palang, c'est-à-dire une incision dans le centre du pénis par laquelle on introduit un clou. Cette pratique associe le membre du rhinocéros en forme de croix à la puissance sexuelle, car elle était censée stimuler le plaisir des femmes. Elle est actuellement abandonnée suite à de nombreux décès par infection.

Au même étage, on pourra se promener à l'intérieur d'une longhouse reconstituée, admirer les outils de la vie quotidienne, les parures et ornements, les sarbacanes, les pirogues, les instruments de musique, ceux qui servent à labourer la terre, ceux pour les rituels comme les masques qui ont une fonction carnavalesque pour célébrer les bonnes récoltes de riz. L'artisanat orang ulu reste le plus remarquable de tous par les tissages et vanneries aux dessins plus compacts et hauts en couleur. Munissez-vous d'un guide pour décrypter la peinture murale représentant un arbre de vie orang ulu, où chaque famille de la longhouse a sa place : les plus courageux en haut, suivis par les plus travailleurs et tout en bas les paresseux. Le musée possède peu d'informations sur les nomades Penan, la tribu la plus exposée aux effets néfastes de la déforestation autour de Sibu. Même si les Chinois détiennent toujours l'essentiel de l'exploitation du bois, le gouvernement les a obligés à partager les bénéfices avec les tribus locales par la création d'une corporation. Les ethnies minoritaires comme les Kajang, Penan, Punan, Kejaman et Ukit vivent aujourd'hui repliées dans le centre du Sarawak et aux frontières de l'Indonésie.

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Texte : Claudio Tombari

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