Au marché des merveilles

Jeudi 13 mai
La ville en elle-même ne présente pas beaucoup d'intérêt. Toute en hauteur avec sa rue principale bordée de boutiques, elle me rappelle Andorre la vieille.
Mais la chance se présente, car c'est jour de marché. Une mosaïque d'étals de fruits et de légumes souvent inconnus, rangés artistiquement à même le sol, du fromage de yak séché et dur comme de la pierre, des monceaux d'ail, des étoffes, casseroles et autres instruments de cuisine, des perles… Une véritable caverne d'Ali Baba. Je craque pour un khukuri, un couteau d'origine népalaise à lame recourbée, le marchandage est rude, mais le prix vraiment correct. Quelle diversité de visages, quelle profusion de couleurs ! Tibétaines à la longue robe croisée sur laquelle est noué un tablier à galons multicolores, Lepchas trapus avec leur drôle de chapeau de paille, Bhoutanais aux cheveux nattés et huilés, c'est un véritable régal pour les yeux. Et toujours ce sourire permanent. Ah ! Ces sourires, si je pouvais en emporter dans mes bagages… Un gamin d'une dizaine d'années à la face cuivrée vient me chanter un couplet traditionnel. Il s'accompagne d'une petite viole au son aigre, quelle voix superbe. Ce marché est décidément une merveille.

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