D’Alésia à l’Auxois : la Côte d’Or, au fil du temps

D’Alésia à l’Auxois : la Côte d’Or, au fil du temps
© jorisvo - stock.adobe.com

Et si on se faisait un petit voyage dans le temps en Bourgogne ? À l’aube de ses dix ans, le MuséoParc d’Alésia, à Alise-Sainte-Reine (Côte-d’Or), s’est métamorphosé après un an et demi de rénovation. Plus de 600 objets issus de différentes fouilles archéologiques sont exposés pour la première fois, le long d’un parcours repensé de façon à capter en permanence l’attention des visiteurs, tous les visiteurs. Cette nouvelle scénographie offre un autre regard sur la bataille d’Alésia et plus généralement sur les Gaulois. On en profite pour visiter de charmants villages alentour comme Flavigny-sur-Ozerain ou Semur-en-Auxois, ainsi que le remarquable château du turbulent Bussy-Rabutin. À l’assaut !

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Le MuséoParc d’Alésia, plus Gaulois que jamais

Le MuséoParc d’Alésia, plus Gaulois que jamais
© Sébastien PITOIZET - MuséoParc d'Alésia

Le musée se dresse pile à l’endroit où Gaulois et Romains ont croisé les fers. C’est ici, à Alise-Sainte-Reine en Côte-d’Or, que s’est déroulée la mythique bataille d’Alésia en 52 av. J.-C. Ici que Vercingétorix et ses hommes ont tenu le siège face à Jules César pendant deux mois, jusqu’à ce que la Gaule devint romaine.

Mais Alésia, ce n’est pas que l’histoire d’une bataille. C’est aussi celle de Vercingétorix, des Gaulois en général, d’un choc de civilisations. Ils ne sont pas arrivés là par hasard : Alésia existait avant, elle existait après. C’est pourquoi le MuseoParc, circulaire comme une arène, a entièrement renouvelé sa scénographie. Auparavant centré sur le siège et les quatre batailles, le parcours voit désormais plus grand et retrace l’épopée d’un peuple à travers les siècles.

© Sébastien PITOIZET - MuséoParc d'Alésia

Alésia, c’est où déjà ? Dès le départ, le parcours décomplexe les visiteurs, et s’attache à les délester de leurs préjugés sur les Gaulois. Grâce à un judicieux système d’écrans transparents, sur lesquels s’affichent tantôt des croquis animés, tantôt un personnage d’archéologue, les objets exposés sont ramenés à la vie. Douches sonores, hologrammes, jeux d’ombre, bandes dessinées, objets à toucher nous racontent aussi l’histoire d’une autre manière. Les dispositifs sont ludiques, mais le contenu reste pointu. On peut « voir » Jules César nous parler, ou plutôt son buste aux lèvres en mouvement, comme dans Harry Potter, comme par magie.

Chaque salle est riche, bien documentée, animée. Il faut prévoir trois bonnes heures pour en faire le tour complet sans se presser. On aime particulièrement l’espace « carnets de fouilles », parenthèse très pédagogique durant laquelle on apprend à comprendre le métier d’archéologue. Et celui, à la fin, dédié à la construction du mythe gaulois. Le « couloir du temps » est fluide. Il fait office de trait d’union entre le passé et le présent, entre l’exposition à droite, et la campagne environnante, à gauche, visible grâce aux grandes baies vitrées.

Le château du sulfureux Bussy-Rabutin

Le château du sulfureux Bussy-Rabutin
Château de Bussy-Rabutin © Massimo Santi - stock.adobe.com

Un coup de cœur ! À moins de 15 minutes en voiture du MuseoParc d’Alésia, le château de Bussy-Rabutin dégage à la fois le charme romantique des bâtisses hors d’âge - les vieilles pierres, le cours d’eau qui l’enserre et ces fleurs absolument partout - et la noblesse des monuments forts et tranquilles.

L’histoire du château est tout aussi sensationnelle. Il doit sa renommée à son propriétaire, le comte Roger de Bussy-Rabutin, militaire dans sa jeunesse, plus connu pour sa plume assassine que pour ses tirs à balles réelles.

Contraint de s’exiler en Bourgogne pour avoir dévoilé les galanteries de la cour de Louis XIV dans son Histoire amoureuse des Gaules, il fut abandonné par sa maîtresse. L’infatigable courtisan fit alors recouvrir les murs de son château de maximes désabusées sur l’amour et de portraits. Les phrases qui les accompagnent sont un régal. En quelques mots, Bussy-Rabutin dresse un autre portrait de chacun d’entre eux, plus satirique : ainsi, la Comtesse Dolonne serait « la plus belle femme de son temps, mais moins fameuse pour sa beauté que pour l’usage qu’elle en fit ». Une caresse avant le coup.

Le guide raconte un tas d’anecdotes drôles et savoureuses. L’endroit cumule les distinctions : il est classé Monument historique, Maison des illustres, et le parc, absolument magnifique, classé Jardin remarquable. Autour du 15 août, un « pique-nique romantique » est organisé à la nuit tombée. On peut venir costumé ou non, et tout est éclairé à la bougie.

Flavigny, bien plus que les anis

Flavigny, bien plus que les anis
Flavigny-sur-Ozerain © yannix - stock.adobe.com

« Vous sentez cette odeur ? » entend-on à l’entrée d’un des Plus Beaux Villages de France. Cette odeur qui flotte dans l’air, c’est évidemment celle de l’anis, graine qui a rendu Flavigny-sur-Ozerain célèbre dans le monde entier.

On commence par la visite de l’abbaye Saint-Pierre de Flavigny, là où tout a commencé : ce sont les moines du village qui ont inventé la recette des bonbons à l’anis. Ainsi, la crypte carolingienne fut aussi une fabrique de bonbons ! Pour conserver les graines, importées du bassin méditerranéen et très onéreuses, les moines les enrobaient de sucre. Les villageois ont hérité de ce savoir-faire, gardé en partie secret. La visite de la fabrique artisanale de la famille Troubat est vraiment passionnante, tout comme celle du musée qui reconstitue un atelier à l’ancienne et le laboratoire des arômes.

Flavigny regorge aussi de superbes demeures avec colombiers, gargouilles ou balcons à la Chateaubriand. Parmi ses 300 habitants, on compte de nombreux peintres, sculpteurs et musiciens. Certains ouvrent les portes de leur atelier. La vie culturelle est étonnamment intense pour un si petit village, car le maire met un point d’honneur à organiser des événements toute l’année.

Flavigny ne veut pas faire partie de ces villages bondés en été, déserts en hiver. La carte postale est vivante : petits cafés et commerces animent les ruelles fleuries de cette presqu’île, entourée de trois rivières. On peut y passer facilement la journée sans s’ennuyer.

Semur-en-Auxois, le charme médiéval

Semur-en-Auxois, le charme médiéval
Sémur en Auxois © lffile - stock.adobe.com

À une vingtaine de km au sud de Montbard, Semur-en-Auxois se dresse sur un promontoire de granit rose. Il faut s’aventurer dans les escaliers qui descendent au pied des murailles, comme l’escalier du Fourneau, d’où l’on profite de magnifiques points de vue sur la vallée et les villages alentour. Les bâtiments les plus anciens ont beau dater du Moyen Âge, la ville médiévale aux toits roux n’est pas figée dans le passé : dès qu’on a franchi la porte Sauvigny, cafés, commerces et ambiance musicale animent les rues.

Le plan de la ville est lui aussi typiquement médiéval : les ruelles, coiffées de fanions multicolores, débouchent sur de petites places. Entre son donjon, sa belle église, ses façades en pierre ou à pans de bois, et les paysages vallonnés tout autour, Semur-en-Auxois mérite largement son titre de Site Patrimonial Remarquable.

Si vous avez un peu de temps, faites un tour au musée de la ville, installé dans un ancien couvent du XVIIe siècle. On aime les sculptures grandeur nature au rez-de-chaussée et, à l’étage, la salle des fossiles restée dans son jus (la muséographie date du XIXe siècle !). Elle connaît un franc succès auprès des enfants. 

Fiche pratique

Retrouvez tous les bons plans, adresses et infos utiles dans le Routard Bourgogne en librairie 

Pour en savoir plus, consulter notre guide en ligne Bourgogne

Voir l'article sur l'ouverture en 2012 du Centre d’interprétation, premier maillon du MuséoParc Alésia.

Comité régional du tourisme de Bourgogne

Comité départemental du tourisme de Côte d'Or

Infos pratiques sur le MuséoParc d'Alesia

Comment y aller ?

- Voiture : autoroute A6, sortie 23 Bierre-les-Semur

TGV jusqu’à Montbard (1 h 03 depuis Paris Gare de Lyon). Puis, location de voiture ou de vélo conseillée pour se déplacer en toute liberté.

Où dormir ?

Hôtel de la Côte d’Or : 1, rue de la Liberté à Semur-en-Auxois. Tél. : 03-80-97-24-54. Au cœur de Semur, un ancien relais de poste rénové avec goût, avec des chambres bien équipées et wifi gratuit. Doubles à partir de 115 €.

Où manger ?

La Grange : Place de l’Eglise, à Flavigny-sur-Ozerain. 03-80-96-20-62. Bienvenue dans la seule ferme-auberge collective de France ! Les plats sont mijotés à partir de produits uniquement issus des fermes du coin. En cuisine, ce sont les agricultrices elles-mêmes qui se relaient. Une auberge typique avec de grandes tablées, façon self, où l’on sert des spécialités locales (tourte à la viande marinée, oeufs meurette à l’époisses) et de généreux plateaux de fromages. C’est copieux, et délicieux. Entre 24 et 39 euros.

Auberge du Cheval Blanc : 9, rue du Miroir, à Alise-Sainte-Reine. Tél. : 03-80-96-01-55. Belle salle aux pierres apparentes avec feu de cheminée l’hiver. Cuisine de terroir savoureuse et délicatement personnelle. Superbe plateau de fromages. Goûtez au vin de Flavigny-Alésia (chardonnay en blanc, pinot noir en rouge). Menus 33-44 euros.

Tarifs

Entrée plein tarif à 10 € (Alésia) et 8 € (Bussy Rabutin). Plus d’infos sur les sites internet respectifs.

Liens utiles

MuséoParc d'Alésia

Anis de Flavigny

Château de Bussy-Rabutin

Office du tourisme d'Alésia

Office du tourisme de Semur-en-Auxois

Texte : Sarah Négrèche

Mise en ligne :

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