Ferrare peut se visiter entièrement à pied ou, encore mieux, à vélo. Quel plaisir de partir à la découverte de tous ses palais, églises et musées, sans oublier les remparts qui encerclent la ville ! Découvrez nos coups de coeur :
- Via delle Volte : il s’agit de la plus vieille rue de Ferrare. En 1150, le Pô traversait encore la ville, avant d’être dévié de 7 km à la suite des grandes inondations. La via delle Volte longeait le fleuve et fut la 1re à s’urbaniser. Il est frappant de voir que l’on ne possède aucune source antérieure au VIIe s concernant Ferrare. Il s’agissait sans doute d’un simple poste avancé contre les invasions « barbares ». La paix revenue, le poste se fait péage et c’est le début de la fortune. La via delle Volte constituait une sorte de voie de service aux hôtels particuliers élevés le long de la rue principale. Les voûtes étaient autant de passages permettant d’accéder aux maisons abritant les services domestiques. Succession harmonieuse d’arcs en plein cintre du XIIIe s et en ogive du XIVe s, en particulier entre les via San Romano et via Scienze.
- Cattedrale : Dédiée à saint Georges, saint protecteur de la ville, voici l’une des plus fascinantes cathédrales du nord de l’Italie. Édifiée au début du XIIe s, elle ne fut achevée qu’au XVIe s. Au début, la façade s’arrêtait au niveau des 1res loges et révélait un style typiquement roman. Les adjonctions des 3 flèches (évoquant la Sainte-Trinité) sont en revanche gothiques. Admirable portail principal avec son bas-relief du Jugement dernier. À droite, on y voit les âmes perdues, nues et dirigées vers l’enfer, et les diables qui les précipitent dans une marmite ! À gauche, les béats, accueillis au paradis par Abraham. Sous la frise, regarder les 4 personnages en train de sortir de leur tombe. L’effet est saisissant ! Sur le flanc sud de la cathédrale, le campanile de marbre est du plus pur style Renaissance.
- Castello Estense : L’un des plus beaux châteaux d’Italie. En 1385, à la suite d’une dangereuse révolte, Niccolò II d’Este comprit la nécessité de construire cette puissante forteresse pour se protéger. En marge de la ville à l’origine, ce château fort se retrouve aujourd’hui inséré au cœur de Ferrare. Dans les 1res salles, des panneaux relatent l’histoire urbaine et architecturale de Ferrare. Puis on traverse des pièces vides mais somptueusement peintes. Superbe salle des Jeux (sala dei Giochi) avec des fresques illustrant les sports et jeux athlétiques en vogue à l’époque. Profiter des grands miroirs subtilement disposés pour réfléchir les plafonds : on peut en admirer la beauté sans attraper un torticolis ! Dans la chambre des Bacchanales (camerino dei Baccanali di Alfonso II), belles fresques des Vendanges et du Triomphe de Bacchus. Puis se succèdent les salles de la Dévolution (sala della Devoluzione), des Paysages (sala dei Paesaggi), des Géographes (sala delle Geografie o Marchesana) pour finir dans le salon des Armoiries (sala degli Stemmi).
- Palazzo dei Diamanti : L’un des chefs-d’œuvre de Biaggio Rossetti, merveilleusement restauré. Façade en marbre blanc et rose qui nécessita plus de 8 000 blocs de pierre taillés en pointes de diamant. Le diamant, symbole de force et de pureté, était l’emblème d’Ercole Ier d’Este. Un détail révélateur : pour obtenir un effet de vibration et de luminosité, l’architecte imagina de tourner les pointes des diamants vers le bas dans la partie inférieure, tandis qu’au milieu elles sont centrées, et dans la partie supérieure orientées vers le haut ! Noter la finesse des frises d’angle avec leur balcon sculpté. Elles apportent une certaine légèreté à ces 2 murs imposants qui se rencontrent.
- Chiesa Santa Maria in Vado : À l’intérieur, le chœur et la nef diffusent une lumière éclatante. Magnifiques fresques en trompe-l’œil au plafond. Nombreuses peintures intéressantes, dont l’Annonciation de Camillo Fillipi, un Carpaccio à gauche et, au 4e autel, la Vierge byzantine. Pour l’anecdote, c’est dans cette église qu’eut lieu le miracle du Précieux Sang au XIIe s. Pendant la célébration d’une messe de Pâques, des gouttes de sang tombèrent de l’hostie consacrée. Cet événement fut alors considéré comme la réfutation des hérésies cathare et albigeoise qui niaient la présence réelle du Christ dans l’eucharistie... Pour preuve du miracle, des éclaboussures de sang sous la coupole de droite !
- Casa Romei : Noble demeure du XVe s que fit construire Giovanni Romei, administrateur des biens des seigneurs de Ferrare. Descendant d’une riche famille ferraraise, il épousa Polissena d’Este. À la mort du propriétaire, selon sa volonté, la maison fut léguée au monastère du Corpus Domini voisin puis devint propriété de la municipalité en 1810 après la suppression des ordres religieux durant la période napoléonienne. Quand les nonnes y revinrent en 1872, elles y trouvèrent un hospice qui faillit ensuite être démoli par la municipalité, mais la demeure fut sauvée grâce à l’intervention de l’État, qui la racheta. Heureusement ! Car l’endroit est d’une réelle beauté, avec son ensemble de petites salles entourant la paisible cour d’honneur à arcades où se succèdent fresques et plafonds peints ou sculptés.
