Géographie et paysages Surinam
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Grand comme la Tunisie (163 820 km²), le Surinam forme un carré délimité à l’est par la Guyane Française, à l’ouest par le Guyana et au sud par le Brésil. Ses frontières sont matérialisées par de grands fleuves : Maroni (Marowijne) à l’est (612 km), Corentyne (Corantjin) à l’ouest, le plus long cours d’eau du pays (724 km).
L’essentiel du Surinam est constitué de terres basses ou moyennes couvertes de collines, auxquelles s’arrime, côté mer des Caraïbes, une étroite plaine littorale plus marécageuse. Le point culminant du pays, le mont Julianatop, atteint juste 1280 m.
Un très grand bassin de retenue à vocation hydroélectrique a été créé dans les années 1960 : le colossal réservoir de Brokopondo (1560 km²), dont la Banque Mondiale elle-même dénonce le coût environnemental prohibitif au regard de la faible production électrique générée – les trois quarts de l’énergie étant d’ailleurs utilisés par les seules usines de transformation de la bauxite en aluminium.
Le plus remarquable est cependant ailleurs : le pays est encore couvert à plus de 90 % par la forêt amazonienne ! Après avoir un temps cédé aux sirènes des grands groupes forestiers asiatiques dans les années 1990, le gouvernement s’est repris, donnant notamment naissance à l’immense Central Surinam Wilderness Nature Reserve, étendue sur un territoire vaste comme la moitié de la Belgique.
Certes, la corruption et le manque de moyens de contrôle font que la déforestation se poursuit en partie, mais à un taux faible comparé aux voisins sud-américains (0,06 %/an). L’essentiel de cette déforestation (73 % selon une étude de la Fondation surinamienne pour la Gestion forestière) est d’ailleurs attribuable à l’orpaillage clandestin – activité hautement polluante qui relâche d’importantes quantités de mercure dans les cours d’eau.
Depuis quelques années, le pays a commencé à s’ouvrir à l’écotourisme et à la recherche scientifique, dont il espère bien tirer des retombées sonnantes et trébuchantes.
Le Surinam, riche d’une très grande biodiversité, abrite plus de 700 espèces d’oiseaux, 200 mammifères, 130 reptiles et une centaine d’amphibiens – mais de nouveaux sont découverts chaque année. Rien qu’en 2013, une expédition conduite au sud-est du pays a répertorié 60 inconnus, principalement des insectes, mais aussi 11 espèces de poissons, six de grenouille et un étrange serpent ! Côté mer des Antilles, ce sont les tortues de mer qui viennent pondre dans le sable grisâtre des plages.
