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Population

Sud-américain par sa géographie, le Surinam est avant tout caraïbe par sa culture. Comme tant d’îles des Antilles, il a vu des populations aux origines très diverses réunies sur le même étroit espace littoral : colons européens, commerçants juifs puis libanais, esclaves africains, travailleurs indiens, javanais (ex-colonie hollandaise) et chinois, orpailleurs brésiliens et nouveaux immigrants chinois plus récemment…

Si tous ont appris à partager l’espace, si les cuisines des uns et des autres se sont diffusées à toute la nation, chaque groupe ethnique reste encore largement accroché à ses propres traditions et valeurs. De ce point de vue, le Surinam, plus qu’un melting-pot, est un pays multiculturel sur le modèle anglo-saxon. L’ancien colonisateur hollandais, qui voulait croire à une possible assimilation (néerlandisation) après l’introduction de l’école obligatoire en 1876 (13 ans seulement après la fin de l’esclavage), dut se rendre à l’évidence et transiger. Depuis lors, les différents groupes ethniques n’ont eu de cesse de montrer leurs muscles et jouer de leurs complémentarités ou divergences pour se tailler leur part du gâteau national.

La diaspora surinamienne est presque aussi importante que la population du pays : elle compte au environ 300 000 personnes aux Pays-Bas et bien d’autres encore dans les îles néerlandaises des Antilles (ABC, Saint-Martin) et aux États-Unis.

Amérindiens

Les premiers habitants du pays ne sont pas très nombreux.

Ils se répartissent en deux groupes linguistiques principaux, liés aux deux grands peuples amérindiens ennemis qui, au fil des siècles, ont successivement conquis les Antilles depuis le nord de l’Amérique du Sud et s’y sont affrontés.

D’un côté, les Arawaks, historiquement réputés plus « paisibles », sont représentés par les Lokono, attachés à la bande littorale du pays. De l’autre, les peuples caraïbes continentaux ont longtemps trainé une réputation de cannibales – aujourd’hui partiellement remise en cause par les historiens. Ils sont principalement représentés par les Kalina (ou Galibis), surtout implantés an « pays bas », le long des berges boisées du Maroni et du fleuve Coppename ; ainsi que par les Tiriyó et les Wayanas (que l’on retrouve en Guyane Française) du « pays haut », implantés en forêt, bien plus loin en amont des rivières, près de la frontière brésilienne. Quelques petites tribus très isolées subsistent encore, comme les Akurio et les Sikiana.

En dehors d’une très symbolique Journée des peuples autochtones, célébrée chaque 9 août, la législation surinamienne ne garantit aucun droit spécifique aux peuples amérindiens et, très régulièrement, des particuliers ou des entreprises s’emparent de terres leur appartenant au prétexte qu’ils disposent de titres de propriété – concédés par diverses autorités…

Ça a notamment été le cas pour une exploitation de bauxite, conduite par des filiales des grands groupes internationaux Alcoa et BHP Billiton, dans une zone indigène classée réserve naturelle ! Deux villages contigus à l’aéroport international se sont aussi vus déposséder sans qu’ils en soient informés ! Fin 2015, un arrêté de la Cour interaméricaine des droits de l’homme a statué en faveur de la reconnaissance des droits collectifs des Kalina, des Lokono et, par extension, de tous les peuples amérindiens du pays. Reste que le gouvernement surinamien n’a toujours rien fait. Et ce ne sont pas les deux députées amérindiennes élues au Parlement aux élections de 2015 qui réussiront à faire bouger les choses à elles seules.

Marrons

On les appelle localement Maroons (et aussi Bushinenge). Un nom qui ne fait pas allusion à la couleur de leur peau mais, plus probablement, à leur style de vie au fin fond de la forêt : en espagnol, cimarrón désigne un peuple « sauvage », comme on disait jadis.

Les Marrons sont des descendants d’esclaves africains échappés des plantations du littoral aux XVIIe et XVIIIe siècles, qui se réfugièrent loin dans les terres et, bien souvent, se métissèrent à des populations amérindiennes. On estime qu’ils étaient déjà 5000 à 6000 dans les années 1770, soit environ 10 % de la population de la colonie.

Affirmant peu à peu une véritable indépendance, ils en vinrent à traiter avec les administrateurs européens sur un pied d’égalité. En 1760, les Ndyuka (ou Djuka) signèrent ainsi un traité leur garantissant des droits sur les terres qu’ils occupaient – traité qui conserve toute son importance aujourd’hui. Les Saramaka, second grand groupe marron du Surinam, n’ont pas eu cette chance ; ils ont certes obtenu un jugement en leur faveur de la cour interaméricaine des droits de l’homme en 2007, mais il n’a toujours pas été mis en œuvre par le gouvernement surinamien 10 ans plus tard… Quatre autres « tribus » marronnes sont répertoriées au Surinam : Paramaka sur le bas Saint-Laurent, Boni (Aluku) sur le haut Saint-Laurent, Matawaï et Kwinty au centre du pays.

Loin de la captivité, les Marrons ont recréé sur les rives des fleuves amazoniens des sociétés nouvelles, fusionnant différents aspects de leurs différentes cultures africaines d’origine en les adaptant par la force des choses aux réalités amazoniennes. Ils ont notamment développé leurs propres langues. Le Saramakan, une sorte de créole, mêle ainsi divers idiomes d’Afrique de l’Ouest et Centrale (50 %), anglais (30 %) et portugais (20 %), sans oublier quelques influences hollandaises.

Durant la guerre civile, entre 1986 et 1992, les Marrons ont joué un rôle actif sous le commandement de Ronnie Brunswijk, ex-garde du corps de Dési Bouterse qui se retourna contre lui pour défendre les droits des Marrons à la tête de son Jungle Commando. La paix fut finalement signée en 1991, alors même que Brunswijk et ses hommes s’étaient largement détournés de leur cause initiale pour se livrer au pillage de banque, à la contrebande et au trafic de drogue… L’ex-rebelle a d’ailleurs lui aussi été condamné par contumace par un tribunal hollandais !

Les Marrons continuent depuis de voir leur importance démographique croître, dans ce pays où le taux de natalité a chuté dans presque toutes les autres ethnies. Si beaucoup, fuyant la pauvreté et l’isolement, ont émigré en ville en quête d’une vie meilleure, nombreux sont ceux qui demeurent dans les zones où s’installèrent leurs ancêtres. Les hommes y perpétuent une tradition vivace : celle de la sculpture sur bois. Cet artisanat est si important que sa maîtrise marque même l’entrée dans l’âge adulte.

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