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Culture et arts Qatar

Charia

Le terme est généralement compris comme un ensemble de règles qui s’imposent aux musulmans et, par extension, comme une sorte de corps juridique appliqué par les états l’ayant adopté comme base de leur système judiciaire. Le Petit Larousse, lui, parle de « loi révélée de l’islam, régissant la vie cultuelle et les relations sociales des musulmans ». Pour beaucoup, dans la pratique, elle est la « voie » vers Dieu - la manière de se bien comporter pour se rapprocher du créateur, sur Terre puis dans l’au-delà.

Le Coran ne mentionne qu’une unique fois le mot charia. Celle-ci semble en fait s’être constituée au fil des siècles sous la conduite de grandes écoles doctrinales, par exégèse des textes sacrés, de sorte à définir précisément les comportements et règles à suivre par un musulman dans tous les domaines de la vie.

À la source coranique principale s’ajoute celle de la Sunna, la « loi immuable » de Dieu telle qu’elle s’imposa à Mahomet lui-même, ainsi que les très importants hadiths - la tradition orale rapportant les faits et gestes du prophète. De cet ensemble a émergé le fiqh, la jurisprudence islamique.

Dès les premiers temps, en l’absence d’un garant suprême des dogmes, sont apparus plusieurs courants d’interprétation : malékisme, hanafisme, chaféisme et hanbalisme. Le hanbalisme, le plus conservateur, prédomine au Qatar : il prône l’origine divine du droit, en lui déniant toute approche rationaliste. Les différences entre ces courants n’étant néanmoins pas considérées comme fondamentales, tous sont dits « conformes », contrairement au chiisme et à d’autres doctrines perçues comme hérétiques par les sunnites.

Au Qatar, l’article 1 de la Constitution, adoptée au lendemain de l’indépendance, stipule que « la charia islamique est la principale source de la législation ». Appliquée à la lettre, celle-ci interdit notamment la consommation d’alcool aux musulmans et les relations sexuelles hors mariage (punissables de 100 coups de fouet), prévoit l’amputation de la main des voleurs, la lapidation des couples adultérins et la peine de mort pour les homosexuels. Légalement parlant, le témoignage d’une femme peut être considéré moitié moins important que celui d’un homme ou même irrecevable...

De manière plus pratique et quotidienne, tout s’arrête à l’heure des 5 prières quotidiennes (variable d’un jour sur l’autre)… y compris les cours des écoles et des universités. Sans se détourner de ses principes, le Qatar tente néanmoins quelques adaptations aux réalités du vaste monde.

Ainsi, parallèlement aux cours islamiques, il existe des cours de justice civiles (Adlia) indépendantes de l’autorité de l’émir, héritées de la colonisation britannique, destinées à juger des actes des non-musulmans. Au quotidien, ces derniers peuvent obtenir un permis spécial leur donnant droit, dans des limites précises, d’acheter alcool, saucisson et autre bacon à la Qatar Distribution Company
Plus largement, si la peine de mort, indissociable de la charia, est préservée, aucune exécution n’a eu lieu depuis plus d’une décennie.

La confrontation entre les règles millénaires largement immuables de la charia et les aspirations contemporaines des sociétés occidentales n’est guère étonnante. Concevoir le monde par la lucarne d’une pensée issue d’une réalité - pour nous - révolue reste inimaginable pour la très grande majorité des Européens.
Pour preuve, le scandale survenu début 2014 au lycée franco-qatari Voltaire de Doha, où il a été question d’interdire la mixité à partir du secondaire (les classes s’arrêtent pour l’heure au CM2) et d’imposer l’enseignement de la charia aux élèves musulmans de l’établissement.

Au Qatar comme dans nombre de pays musulmans, la séparation du religieux et du politique n’existe tout simplement pas.

Perles

Il était une fois avant le pétrole. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la principale richesse du golfe Persique se trouvait sous ses eaux tièdes : les perles.

Vers 1900, plusieurs milliers de bateaux écumaient les côtes du golfe durant l’été. Entre le 5e et le 9e mois lunaire, les hommes partaient en mer pour deux campagnes consécutives, une longue (2 mois) puis une plus courte (40 jours), plongeant jusqu’à 50 fois par jour sur les hauts-fonds susceptibles d’abriter l’huître contenant la perle rare… Descendant en apnée, jusqu’à 30 m, avec un rocher dans les bras pour toucher plus vite le fond, ils étaient remontés par des hommes restés à bord à l’aide de cordes pour gagner en efficacité. Les accidents de décompression étaient fréquents. Pour quel butin ? Chaque tonne de coquillages livrait au mieux 3 ou 4 perles de valeur.

L’industrie de la perle, nourrissant les appétits de luxe de la nouvelle bourgeoisie occidentale et des maharajahs indiens, reposait sur un système pyramidal très établi. Les plongeurs se voyaient remettre une avance en début de saison par le capitaine, lui-même endetté auprès du tawawish, le marchand de perles. Certains s’organisaient en coopératives, mettant de côté une partie des profits pour financer la saison suivante. Mais comme le disait le cheikh Mohamed bin Thani en 1877 : « du plus noble au plus humble, nous sommes tous les esclaves d’un seul maître : la perle ».

La découverte de pétrole et l’introduction à la même époque des perles de culture japonaises ont mis fin à la tradition. Mais on ne s’étonnera pas que, près d’un siècle plus tard, le Qatar ait nommé ses nouvelles îles artificielles The Pearl et leur ait donné la forme d’huîtres entourant un îlot central… La plus grosse collection privée de perles au monde appartient d’ailleurs à un businessman qatari, Hussein al Fardan. Parmi ses fleurons : la plus grosse perle du monde, estimée à 276 carats !

Wahhabisme

Son nom, longtemps resté inconnu en Occident, fait désormais la une des journaux. C’est en Arabie Saoudite, à la fin du XVIIIe siècle, qu’est apparu le wahhabisme - du nom de son promoteur, le cheikh Mohamed ben Abdel Wahhab.

Ce mouvement islamique s’attache à une interprétation conservatrice de la charia découlant et dépassant celle de l’école hanbali, qui rejette toute part d’interprétation personnelle pour favoriser une stricte application des préceptes tels qu’ils sont contenus dans le Coran et la Sunna. Le wahhabisme est donc une sorte de fondamentalisme dont le but est de revenir à une version épurée et originelle de la foi musulmane, « en contact direct avec Dieu », qui s’oppose par essence à l’ijtihâd, l’effort d’interprétation conduit par les oulémas et muftis.

Pour les wahhabites, les quatre grands courants sunnites sont tous hérétiques en raison de leurs déviances temporelles. Et inversement, pour les courants majoritaires, le wahhabisme est, comme le proche salafisme, une secte extrémiste. Certains lui reprochent même de justifier par la religion de vieilles coutumes païennes locales (comme le rôle extrêmement subalterne de la femme).

C’est grâce au wahhabisme que la dynastie régnante du Qatar a émergé au XIXe siècle. Elle n’a cessé, depuis, de s’en faire le porte-parole, chez elle et au-delà - au point d’inquiéter les démocrates par sa puissance de feu économique et le rôle plus ou moins actif qu’on lui prête dans le soutien de mouvements islamistes wahhabito-compatibles…

Cela étant, malgré leur proximité religieuse, le Qatar s’oppose à l’Arabie Saoudite sur de nombreux plans politiques : là où le géant voisin soutient les radicaux sunnites et les salafistes, le Qatar, lui, se révèle plus proche des Frères musulmans… Difficile de s’y retrouver pour un Occidental non imprégné des valeurs des uns et des autres.

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