Amsterdam par Laura Charlier

Laura Charlier, enquêtrice au Routard, nous parle d’Amsterdam où elle s’est rendue pour réactualiser le guide

Bercée par des récits de voyages depuis l’enfance, cette Marseillaise curieuse et observatrice aime les périples en sac à dos et les sentiers peu empruntés. Accompagnée de son appareil photo, elle immortalise ses rencontres et se nourrit des histoires qu’elle capte en chemin. Après avoir étudié les langues étrangères, elle a rejoint l’équipe du Routard pour partager ses trouvailles.

Comment découvrir la ville ?

Si le vélo est roi à Amsterdam, cette ville est aussi très agréable à découvrir à pied. En tout cas, j’ai adoré l’arpenter au petit matin, à des heures privilégiées, quand la ville n’est pas encore bien réveillée. Le Jordaan, surtout, se dévoile en marchant le long des canaux, au rythme de l’eau, dans une sérénité absolue. L’occasion de s’arrêter à chaque coin de rue et, pourquoi pas, d’observer de belles façades, de s’imprégner de l’ambiance bohème, d’immortaliser les lumières de l’aube… C’est justement la possibilité de flâner librement, de se perdre en route, de laisser le hasard opérer, ce qui fait toute la singularité de la ville.

Une excursion à faire absolument ?

Visiter le Waterland, les environs du nord d’Amsterdam. J’y ai découvert un autre visage des Pays-Bas, peut-être plus authentique. Les petits villages pittoresques de l’Ijsselmeer sont si proches de la capitale qu’on peut même les visiter à vélo ! Et pourtant, on se sent déjà dépaysé. L’hiver, quand la neige recouvre les ports, les ponts, les canaux et les maisonnettes, la nature reprend ses droits et donne à ces lieux une pureté presque magique. Le village que j’ai préféré ? Marken. Installé sur une presqu’île, à 20 km d’Amsterdam, on y accède par une route unique. Il ne se sillonne qu’à pied, au fil de petites baraques de bois colorées, posées ici et là. Un agréable chemin mène jusqu’au petit port du village, orné d’un ancien phare encore en activité. Et puis il y a le lac, le bruit des mâts qui s’entrechoquent…

La spécialité locale à goûter de toute urgence ?

Je me rappelle, non sans saliver, la saveur du hareng cru, vendu à la sauvette dans des haringhandels, petits kiosques traditionnels que l’on trouve un peu partout dans les rues d’Amsterdam… On le déguste dans une assiette ou dans un petit sandwich appelé broodje haring, toujours accompagné d’oignons et de cornichons. Traditionnellement, on le gobait d’une traite, le nez en l’air, en le faisant glisser dans gosier ! Si vous n’aimez pas le hareng… pas d’inquiétude ! On trouve aussi des crevettes grises, des maquereaux, de l’anguille, des rollmops, tout ce qui ravira les amateurs de nos amis de la mer.

Une découverte étonnante ?

Les Amstellodamois ne se cachent pas du monde extérieur. Vous remarquerez très vite qu’il n’y a presque jamais de rideau ni de volets aux fenêtres des maisons ! Au contraire, de grandes baies vitrées laissent apparaître le quotidien des habitants et permettent aux plus curieux d’apprécier leur goût pour la déco. J’ai savouré cette intrusion dans la vie locale, sans gêne, sans barrière. D’autant qu’il est très facile de faire des rencontres. L’accueil est rarement décevant aux Pays-Bas !