Le vélo

Sur les chemins

Sur les chemins
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Une fois bien équipé, il faut connaître les quelques recommandations de transport et de conduite en vigueur chez les cyclistes de tous horizons.

Les pédales dans la soute ou dans le fourgon : transporter son vélo

- En train :

Si vous arrivez à la gare avec votre vélo sous le bras, on vous fera payer un supplément qui varie selon les lignes. S'il est démonté, votre vélo devient un bagage, et vous ne payerez pas de supplément. Il faut défaire la roue avant et la fixer contre le cadre avec un tendeur, tourner le guidon, et enfin démonter les pédales pour rendre votre vélo " plat ". Ensuite, l'envelopper dans du plastique style sac poubelle taille XXL. Arrivez toujours bien en avance, pour monter dans le train en premier. Plus d'infos sur le site de la SNCF

- En avion : 

On paye un supplément pour mettre son vélo dans un avion, tout comme pour les planches de surf, d'ailleurs. Mais il faut impérativement se renseigner sur les conditions et tarifs du transporteur. En plus de démonter la roue avant et les pédales, il faut dérailler la chaîne du vélo (ou la protéger) et dégonfler les pneus. Ensuite, l'envelopper dans une housse adaptée ou du carton et bien scotcher le tout. Dans la soute, le vélo va se faire maltraiter, mais enveloppé comme cela, il ne risque pas grand-chose. Vous aurez donc la clef du pédalier et un gros rouleau de ruban adhésif dans votre sac de voyage. Ne payez que le supplément aller. Vous risquez de ne pas payer le retour, ou d'avoir vendu votre vélo entre-temps.

Dans l'avion, faites un stock de serviettes en papier. Elles vous permettront de remettre la chaîne à sa place une fois votre vélo récupéré. C'est toujours plaisant de ne pas arriver dans un nouveau pays avec les doigts pleins de cambouis.

Une fois lâché sur les routes…

Quelques notions utiles de l'orientation…

- On est stupéfait par la distance qu'on peut parcourir en quelques minutes dans une grande ville, surtout quand on est parti pour une petite ballade de reconnaissance et qu'on s'est perdu. Toujours bien repérer l'endroit où on loge. Ne pas oublier qu'un parc, un marché ont plusieurs entrées. Se repérer plutôt par rapport à des statues, écoles, poste de police ou night-clubs. Redemandez souvent votre route, il n'y a pas de mal.

- Adaptez votre manière de rouler à celle des cyclistes locaux : dans les embouteillages, roulez vers le milieu de la route, et non vers le bord. Ça permet d'éviter les égouts, les cireurs de chaussures, les vaches sacrées, ainsi que les routards piétons. De plus, dans les pays en voie de développement, les routes n'ont généralement pas de bord, ou alors elles servent d'extension aux habitations. Bref, vous risqueriez de traverser le salon / chambre à coucher des habitants du coin, ce qui n'est - éthiquement - pas très routard.

- Un VTT roule mal et ne freine pas sur le sable. Ne jamais s'accrocher à un camion sur une piste ensablée.

- Un éléphant, ça tortille toujours un peu du cul. Quand vous en doublez un, allez-y largement.

- Les chameaux hochent toujours la tête. Quand vous en doublez un, rabattez-vous trois bons mètres après avoir passé les pattes de devant. 

Le code de la route

En dehors des règles générales que tout usager de la route doit observer (respect de la priorité, rouler sur la droite de la chaussée, signaler les changements de direction, respect des panneaux de signalisation, etc.), les cyclistes sont tenus de respecter certaines règles spécifiques : 

– utilisation obligatoire des pistes cyclables lorsqu’elles existent (mais attention aux cyclomoteurs qui roulent beaucoup plus vite et dépassent sans prévenir).

– Il est interdit aux cyclistes de rouler à plus de deux de front ; de nuit la circulation en file indienne est de rigueur, de jour également lorsque la circulation est dense. Il est interdit de transporter un passager sur le cadre ou le porte-bagages ; on peut transporter des enfants dans des sièges adaptés ou des remorques.

– Il est interdit de se faire remorquer et, d’une façon générale, de pratiquer toutes les acrobaties que l’on apprend quand on est gosse : rouler sans les mains, mettre les pieds au guidon, etc. (Il est pourtant très utile de savoir lâcher les mains du guidon, c’est le moyen pratique de vérifier après une chute que le cadre n’est pas faussé ; le vélo ne doit alors « tirer » ni à droite ni à gauche.)

- Sachez tout de même que dans certains pays le code de la route est régi par une seule loi : la loi de la jungle. C’est-à-dire que le plus gros a priorité sur le plus petit. Face aux bus locaux, aux camions, aux voitures… vous ne faites pas le poids. Alors, ne prenez pas de risques. Même si vous pensez avoir la priorité, restez vigilants et préférez mettre pied à terre plutôt que de vous faire accrocher dans vos droits.

En outre, une bicyclette doit être munie de divers accessoires :
– une sonnette ;
– une plaque matricule indiquant le nom et l’adresse du propriétaire ;
– un cataphote à l’arrière et des bandes réfléchissantes jaunes sur les pédales (l’éclairage n’est obligatoire que si l’on roule de nuit ; le brassard à piles n’est pas homologué).

Habillement

Le mieux est évidemment de laisser chacun emporter ce qu’il veut en fonction de ses goûts et de ses besoins. Néanmoins, il est bon de savoir certaines choses.

– Le chapeau est indispensable, lui, et pour tout temps. Le chapeau de brousse en toile est impeccable (toujours pour les mêmes raisons, proscrire le cuir, qui se ramollit et absorbe l’eau).

– Si vous roulez torse nu, méfiez-vous des coups de soleil. On les attrape facilement, et ils peuvent être très graves. Emportez de la crème solaire.

– Pour la pharmacie ou les affaires de toilette, tout en tube ou en flacon plastique. Le verre est à proscrire.

– Si des vêtements cyclistes ont été conçus, ce n’est pas tout à fait pour l’élégance. Par exemple, le cuissard – cette espèce de short serré et souvent noir qui souligne si bien le galbe de la cuisse et permet d’éviter le frottement excessif contre les bords de selle ; de plus, il est doublé intérieurement à l’entrejambe d’une peau de chamois, et ce n’est pas du luxe : quand la selle se fait trop dure avec les kilomètres, l’irritation entre les jambes du côté du périnée peut devenir méchante, et la pommade, si elle calme, ne sera pas suffisante. Au cas où ce modèle de culotte courte ne plaît vraiment pas, on se coud une peau de chamois dans le fond du pantalon… qu’on retrousse au bas, si l’on ne veut pas emporter ses pinces à vélo.

– Pour les pieds, là encore, la chaussure cycliste a fait ses preuves : à trous pour l’aération, et sans talons, pour recevoir la butée, cette pièce adjointe à la semelle et qui sert à maintenir à la bonne place le pied sur la pédale. Oui, pour pédaler c’est parfait, mais pour marcher… D’où nécessité de prévoir au minimum une autre paire de chaussures (sur un vélo, il n’y a pas trop de place). Autant utiliser la bonne vieille paire de tennis ou un autre type de chaussures de sport ; avec une semelle intérieure, ça devrait aller, car les pédales arrivent à couper. Rayon chaussettes, on n’a pas trouvé mieux que le coton. 

– Collyre pour reposer les yeux. 

– Les lunettes sont fortement conseillées, voire indispensables. Non seulement pour se protéger du soleil, mais surtout de la poussière et des insectes. N’importe quelle paire conviendra du moment qu’elle tient bien sur le visage.

– Le casque, car nul n’est à l’abri d’une chute ou d’un choc. Il vous apporte une sécurité supplémentaire, même le plus léger vous met en confiance.

– Ne roulez pas avec un vêtement étanche : la transpiration s’accumule et gêne pour rouler. En cas de pluie, le mieux est de ne pas rouler car on n’a plus de freins. Mais si vous y tenez, alors prenez un imper style poncho. Il existe maintenant des modèles en Goretex (imperméable à l’eau et perméable à l’air).

– Il vaut mieux avoir une tente deux places au lieu d’une tente bivouac, car elle vous permet de rentrer les bagages à l’abri des intempéries et des voleurs, le vélo restant dehors, cadenassé et enchaîné au mât de la tente, la chaîne de l’antivol passant dans chaque roue pour qu’un petit malin ne puisse pas les démonter…

La nourriture à vélo

C’est fondamental. Quand l’appétit va, tout va ! La nourriture a bien souvent une influence directe sur le moral. Aussi mangez ce dont vous avez envie, en vous disant que, demain, vous ne le retrouverez peut-être plus. Cependant quand on peut et si on veut optimiser le rendement, mieux vaut manger modérément, mais faire cinq à six repas par jour. On conseille deux repas complets et d’autres qui ne seront qu’une halte pour grignoter un bout de chocolat avec du pain ou quelques fruits, histoire de reprendre son souffle.

Le grand principe est de manger avant d’avoir faim, boire avant d’avoir soif et de s’arrêter avant d’être fatigué. Prenez donc soin de votre musette que vous remplirez largement de pâtes de fruits, sucre, chocolat, figues, dattes, pruneaux, crème de marrons, lait condensé sucré, amandes, noix… de quoi grignoter dès que l’envie s’en fait sentir. Dans votre bidon, emportez du thé modérément sucré, parfois mélangé à du miel. 

Buvez par toutes petites gorgées et jamais d’eau glacée même si une fontaine vous séduit irrésistiblement, sinon gare aux coliques. À midi, évitez de boire en mangeant mais faites-le plutôt une demi-heure avant ou 2 h après. En tout cas, n’abusez pas de boissons gazeuses ni d’alcool. 

Beaucoup de crudités et de légumes verts, des grillades (en ajoutant le beurre après la cuisson) et des fruits. Au dîner, même chose avec du potage (pas du bouillon) en plus. En règle générale, évitez les plats en sauce, la mie de pain, les abats, les graisses, les bananes, les pâtisseries, la mayonnaise, la bière, qui sont difficiles à digérer. Essayez d’attendre 2 h avant de repartir.

À l’arrivée, faites comme les Poulidor et Cie : il est important de forcer sur le sel, dans la nourriture ou dans l’eau, surtout si l’on transpire beaucoup.

Remarques de dernière minute

- Faire un peu de sport avant de partir. Le léger décrassage une semaine avant votre voyage vous sera très utile.
- Au matin du deuxième jour, vous aurez très mal aux fesses. C'est normal. Ça passe à partir du quatrième.
- Ne jamais trop frimer avec son vélo. Mieux vaut toujours passer pour un doux dingue que pour un aventurier sportif.
- Les clopes et l'alcool, ça scie les jambes. Ne mélangez pas tout. Aménagez-vous des jours off.
- Ne jamais graisser son vélo dans un pays où il y a du sable. Le sable collerait à la graisse, et transformerait le tout en une pâte abrasive capable d'endommager sérieusement roulements à billes et dérailleur en deux jours. Enlevez toute la graisse avec un pinceau et de l'essence ou du trichloréthylène.
Et maintenant, ça roule !

En savoir plus

Voici des adresses utiles pour glaner des renseignements.

- Cyclocamping international : leur mission : promouvoir le voyage à vélo sans aide motorisée. La majorité d'entre eux sont des randonneurs qui aiment la découverte et le vélo. Ils ont édité un livret, Le Voyage à vélo : cet ouvrage, une référence écrite par cinquante globe-trotters, dispense des renseignements précis et utiles.

- La Fédération Française de Cyclotourisme : c'est la plus importante association au monde gérant la pratique de la randonnée à vélo et à VTT.
Sur le site, on trouve des actus, les adresses des clubs, des questions en ligne, des idées de randonnées… 

Magazine Carnets d'Aventures
Hors-série "Voyager à vélo", tout sur le voyage à vélo
Articles publiés en ligne sur le voyage à vélo :
http://www.expemag.com/technique/vtt-bul.html
http://www.expemag.com/technique/liste-de-materiel-pour-le-voyage-a-velo.html

Texte : Richard Bellia et Charlotte Langrand

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