Les grands sites et temples mayas

Les Mayas au Mexique

De Chichén Itzá à Palenque, entre Yucatán et Chiapas, les sites majeurs du monde maya…

Chichén Itzá, berceau de K’uk’ulkan

Chichén Itzá, berceau de K’uk’ulkan
Pyramide du Castillo © fergomez - stock.adobe.com

L’harmonie est parfaite, la signification astronomique de Chichén Itzá évidente : coiffée par son temple, la pyramide du Castillo dévoile ses 4 faces identiques griffées de 4 escaliers de 91 marches chacun, matérialisant, avec la marche sommitale, les 365 jours de l’année. Aux équinoxes de printemps et d’automne, la foule se presse à son pied : en fin de journée, le jeu d’ombres et de lumière des neuf terrasses superposées projette alors sur l’escalier nord l’impression d’un long corps ondulant dans l’axe de la tête du Serpent à plumes.

Mais que fait donc ici ce Quetzalcóatl originaire des hauts plateaux mexicains ? Fut-il introduit par les Toltèques au gré d’une invasion au 10e s ? Ou par des marchands mayas ? Une chose est sûre : rebaptisé K’uk’ulkan, il se mua ici en divinité protectrice et exigeante.

Observatoire © fotoember - stock.adobe.com

La cité comptait 13 jeux de balle, dont le plus grand de toute la Méso-Amérique : mesurant 168 m par 70 m, il est bordé de hauts murs de 8 m enchâssés, très haut, d’anneaux aux serpents entrelacés. Des bas-reliefs y dépeignent des joueurs, dont un en train d’être décapité. Un peu plus loin, le tzompantli recevait les crânes des perdants immolés.

En contrepoint, le temple des Guerriers dresse son fouillis de colonnes à l’approche d’un grand escalier gardé par deux serpents. Au sommet : un chac mool – une statue d’homme couché sur le dos, appuyé sur ses coudes, tête tournée à 90°, ventre offert aux sacrifices et aux offrandes. L’observatoire d’El Caracol (circulaire) évoque, lui, un pan plus pacifique de la culture maya : sa passion pour l’astronomie,.

Mayapan, Tulum, Izapan : après Chichén Itzá, avant les Espagnols

Mayapan, Tulum, Izapan : après Chichén Itzá, avant les Espagnols
Mayapán © doromonic - stock.adobe.com

Au 13e s, la puissance de Chichén Itzá s’étiola. Mayapán, à 50 km à l’ouest, prit le relais. Certains archéologues y voient une renaissance maya, enfin débarrassée de la tutelle toltèque. Reste que le culte de K’uk’ulkan perdura dans cette nouvelle capitale régionale : on y trouve une copie en taille réduite du Castillo – offrant un point de vue dominant sur le site et son observatoire rond. Les lieux, peu fréquentés, sont charmants.

Tulum © Jose Ignacio Soto - stock.adobe.com

À cette même époque, sur le littoral de la mer des Caraïbes, Tulum atteignait un bien tardif apogée. Si le lieu est célèbre, il le doit davantage à sa situation qu’à sa taille et au caractère impressionnant de ses monuments : agrippé à un court promontoire rocheux, il domine les eaux turquoise et une petite plage de sable blanc nichée entre les falaises.

Lié à Mayapán, Tulum fut un port important, où se croisaient les commerçants de tout le monde maya et au-delà, venus par la mer ou par la terre. Une double muraille atteste de convoitises. La plus imposante, côté extérieur, atteignait 4 m de haut pour… 6 m d’épaisseur.

Izamal © Doug - stock.adobe.com

Plus proche de Mayapán, Izamal affiche un tout autre visage. C’est une petite cité coloniale toute jaune que l’on aborde, à l’ombre d’un vaste couvent et de son atrium surélevés. Surprise : c’est sur la plateforme d’une ancienne pyramide qu’ils trônent. D’autres pyramides mayas poussent au cœur même des quartiers résidentiels. Celle de Kinich Kak Moo, à la base mesurant 200 m x 180 m, était l’une des plus imposantes de Méso-Amérique !

Et Cobá régnait sur le Yucatán…

Et Cobá régnait sur le Yucatán…
Cobá © Mike Fouque - stock.adobe.com

Remontons le temps. À 40 km de Tulum, dans les terres, une puissante cité régna plusieurs siècles durant sur le nord-est du Yucatán : Cobá. Vers l’an 600, en pleine période classique, la cité, grandie entre un chapelet de 5 lacs, aurait couvert 70 km2 et compté 50 000 habitants.

Peu après l’entrée, les visiteurs débouchent sur un premier ensemble de structures regroupant jeu de balle, pyramide semi-engloutie par la végétation et vestiges d’édifices aux typiques voûtes en encorbellement maya, formant tunnels.

On y loue un vélo ou l’on saute dans une sorte de cyclo-pousse pour poursuivre, sur un chemin forestier, vers la pyramide de Nohoch Mul. Surgissant de la forêt, cette « grosse butte » (son nom maya), une fois dégagée, a révélé l’une des plus hautes structures du Yucatán, culminant à 42 m. Une corde aide à grimper les marches inégales jusqu’au sommet, où préside un petit temple. Du haut, souffle haletant encore, la vue porte sur un océan de verdure.

Une bonne partie de la cité reste invisible à l’œil, tout comme le réseau de 45 sacbeob (chaussées) qui la reliait au reste de son monde. Celle qui menait à Yaxuna, près de Chichén Itzá, s’étirait sur 100 km (un record) ! Contrairement à la plupart des cités mayas de son temps, Cobá survécut à la fin de l’apogée classique et était sans doute encore habitée au 16e s.

Au sud-est, le site peu fréquenté de Muyil conserve une assez belle pyramide élancée. Ce centre commercial maya n’était jadis accessible que par des canaux ! Il donne directement sur la lagune (aux eaux turquoise) de la réserve de la biosphère de Sian Ka’an.

Calakmul et les sites du Río Bec

Calakmul et les sites du Río Bec
Calakmul © Tommaso Lizzul - stock.adobe.com

La plongée dans l’apogée maya de la période classique tardive (550-800) se poursuit à l’approche du Guatemala, dans une région peu peuplée largement recouverte par la forêt. Une seule grande route la traverse, desservant une ribambelle de sites.

Il y a là Kohunlich et sa pyramide aux 6 masques en stuc du dieu solaire K’inich Ajaw, Xpuhil et son édifice aux trois tours, la grande Becán entourée par sa douve, puis Chicanná, où le dieu suprême Itzamná ouvre une bouche béante sur la structure II. Partout se détachent les mêmes éléments propres au style Río Bec : angles arrondis et faux escaliers ornementaux.

Accessible par une piste (boueuse en saison humide), Hormiguero semble oublié du monde. Dans un écrin de forêt, son principal édifice conserve une façade particulièrement ornementée encadrant une large porte figurant une autre gueule ouverte sur l’inframonde (enfers).

Plus à l’ouest, le site mineur de Balamkú a révélé en 1991 une vraie surprise : sous la croûte supérieure de sa pyramide subsiste une grande fresque en stuc de 15 m de long figurant deux rois en majesté émergeant des mâchoires des monstres de la Terre.

Le site le plus célèbre de la zone se niche en pleine forêt tropicale, à 65 km au sud : Calakmul. Cœur du royaume de la Tête de Serpent et ennemie jurée de Tikal, la cité, parmi les plus puissantes de l’époque classique, compta jusqu’à 50 000 habitants. Si ses édifices ne conservent guère d’ornementation, l’ambiance, transcendée par les pitreries des singes et les courses discrètes des agoutis, est superbe. On s’y hisse au sommet émergé de la grande pyramide (55 m) pour dominer, ici aussi, le monde et la canopée.

Uxmal et la Ruta Puuc, le second apogée maya

Uxmal et la Ruta Puuc, le second apogée maya
Pyramide du Devin © homocosmicos - stock.adobe.com

Entre la fin du 8e s et l’an 909 (dernière date ciselée sur une stèle), les grandes cités mayas des basses terres du Sud (Petén) tombèrent les unes après les autres. Un mouvement de population semble alors s’être produit en direction des basses terres du Nord (Yucatán). C’est à cette époque qu’émergea vraiment la puissante cité d’Uxmal.

Implantée dans une zone de forêt sèche et de broussailles, sans cours d’eau, la ville ne survécut que grâce à ses chultunes (citernes) et cénotes, ces bassins abrités au tréfonds de puits d’effondrement – qui prirent très tôt un rôle cultuel (avec sacrifices à la clef).

Uxmal vénérait avec ferveur Chaac, le dieu de la pluie, qui devint l’élément central de son panthéon architectural. On retrouve son masque prolongé d’une trompe sur les façades très ornementées du superbe Quadrilatère des Nonnes, aux côtés d’autres divinités, de serpents et de guerriers. À côté, la splendide pyramide du Devin, par laquelle on accède au site, prend une forme ovale très inhabituelle, particulièrement esthétique.

Sur sa terrasse, le Palacio del Gobernador, à la façade épurée longue de 98 m, a lui aussi conservé beaucoup de sa décoration de pierre d’origine.

Codz Poop © jlazouphoto - stock.adobe.com

D’Uxmal, la Ruta Puuc permet de rallier d’autres sites de la même époque : la grande Kabah (avec la folle superposition de masques de Chaac du Codz Poop), Sayil (au long Palacio Norte) puis la sereine Labná (avec son arche monumentale).

Plus au sud, la tranquille Edzná, imposante bien qu’assez peu connue, adopte aussi le style puuc. Son monument phare ? Le bien nommé Edificio de los Cinco Pisos, une pyramide assez originale, aux cinq niveaux s’ouvrant sur des chambres voûtées.

Palenque et Tonina : les rivales du Chiapas

Palenque et Tonina : les rivales du Chiapas
Palenque © siempreverde22 - stock.adobe.com

Si son apogée date, comme bien d’autres cités, du classique tardif (600-800), son splendide écrin de collines et de végétation, ses monuments et son tombeau royal font de Palenque un lieu unique.

Des quelque 700 édifices répertoriés, aucun n’est plus impressionnant que le palais royal, épicentre de la ville. C’est à Pakal II (615-83), plus que tout autre, que l’on doit ce dédale de (petites) pièces, appartements royaux, passages et cours intérieures – dont celle où étaient scénarisés les sacrifices de prisonniers. Dans la salle du trône, un bas relief montre le couronnement du monarque, qui présida à l’âge d’or de Palenque. Là où s’élèvent aujourd’hui la pierre nue et les bas-reliefs, il faut imaginer, comme dans tout le monde maya, des murs polychromes abondamment relevés de glyphes, peintures et stucs.

Au centre, un élément unique se distingue : une tour de 3 étages, qui fut sans doute à la fois utilisée comme poste de guet et comme observatoire solaire.

Le temple des Inscriptions était, lui, au cœur spirituel de la cité. Ce superbe édifice à degrés (36 m) a révélé en 1959 le premier tombeau royal maya intégré à une pyramide. Il fallut 4 années de fouilles pour parvenir jusqu’au caveau funéraire, où reposait le grand Pakal II, dans un sarcophage de 15 tonnes épousant la forme de son corps, un exceptionnel masque de jade sur le visage (exposé au Musée d’anthropologie de Mexico). Son poids massif et son étroitesse indiquent que la pyramide fut bâtie autour de lui !

Toniná © Rafal Cichawa - stock.adobe.com

Vers le sud, dans les hautes terres déjà, Toniná fut longtemps l’ennemie favorite de Palenque. Ses rois, très belliqueux, y ont présidé à la création d’une colossale acropole superposant les terrasses et les temples, où les sacrifices humains étaient monnaie courante.

L’ascension de l’acropole, qui empile tous les édifices en un seul, au fil de multiples terrasses et escaliers, est harassante. Mais on y tombe nez à nez avec la fresque des Quatre Ères représentant le sacrifice du roi de Palenque Kan Xul et, un peu au-dessus, l’autel du Monstre de la Terre ouvrant sa grande gueule.

En amont de l’Usumacinta

En amont de l’Usumacinta
Yaxchilán © SimoneGilioli - stock.adobe.com

C’est par le río Usumacinta que les ancêtres des Mayas gagnèrent les basses terres du Sud. Le fleuve sépare aujourd’hui le Mexique du Guatemala, dans une zone de forêt profonde accessible par route seulement depuis les années 1990. Ici résonnent les cris des singes hurleurs bataillant au matin et au soir dans les grands arbres et le chant étrange des oropendolas.

Deux des plus importantes cités mayas de l’époque classique se dressaient sur ses rives : Piedras Negras (côté guatémaltèque) et Yaxchilán (côté mexicain), accessibles uniquement par le río, en lancha (barque à moteur). Si la première, fort étendue, connut un pic de population dès 200 av. J.-C., leur apogée commun date des 7e et 8e s.

Yaxchilán se distingue par la richesse de ses stèles et linteaux finement ciselés (à l’aide d’éclats d’obsidienne), glorifiant deux rois essentiels : Bouclier-Jaguar et Oiseau-Jaguar. Pour les trouver, il faut d’abord pénétrer dans un bâtiment au sombre dédale, avant de déboucher sur la clarté de la gran plaza. Dans l’edificio 33, perché au-dessus d’un long escalier mangé par les arbres, trône une statue d’Oiseau-Jaguar décapité, sa tête rejetée à trois pas.

Noyée elle aussi dans la forêt, la cité de Bonampak n’impressionne pas par sa taille, mais par le caractère exceptionnel de ses fresques – les mieux conservées du monde maya. Rouge tirant sur la rouille, jaune, bleu (tiré de l’indigo) y dépeignent la consécration de l’héritier du trône, une bataille et une cérémonie d’autosacrifice de la famille royale.

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