Îles du Dodécanèse : la Grèce aux portes de l’Orient
Kalymnos, la (bonne) fortune des éponges
Bientôt, les côtes sèches et accidentées de Kalymnos se détachent à tribord. Ici aussi, les forces telluriques s’expriment parfois ouvertement : un séisme majeur, survenu vers l’an 554, a séparé l’île en deux, donnant naissance à la massive Télendos, pain de sucre puissance dix…
Comme Symi, Kalymnos consacra jadis ses efforts au commerce de l’éponge. Dès l’Antiquité, on plongeait ici en apnée jusqu’à 30 m de profondeur. L’activité connut un véritable engouement au 19e siècle : en 1868, l’île comptait 300 bateaux de pêche spécialisés !
L’activité, lucrative pour les capitaines, n’était pas sans risques pour les hommes qui, payés à la pièce, enchaînaient les plongées. Beaucoup y laissèrent leur peau. L’éponge, c’était un peu la mine de Kalymnos…
La pêche périclita dans les années 1950 avec l’arrivée des matières synthétiques et l’appauvrissement de la ressource. Bien des îliens émigrèrent alors en Floride ou en Australie.
Kalymnos est une île où l’on se perd. Dans le dédale des ruelles de Pothia et de Chora. Dans le labyrinthe des ruines tapissant la colline du vieux château gris des chevaliers, comme soudé au rocher. Dans le cul-de-sac de Vathy, port niché au creux d’un long goulet de pierre – que prolonge une vallée où prospèrent orangers, mandariniers et oliviers.
Au-delà, une route littorale étroite butine de plage (de galets) en plage (de sable gris) : à Kantouni, Linaria, Myrtiès et enfin Emporeio, où les tables en bois se nichent sous les tamaris, face au bleu de l’onde.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Claude Hervé-Bazin
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