Saragosse : 5 raisons d’y aller

Saragosse : 5 raisons d’y aller
Basilica Nuestra Señora del Pilar © rh2010 - stock.adobe.com

Que voir, que faire à Saragosse en Espagne ?

À 1 h 25 de train de Barcelone, Saragosse, 5e ville d’Espagne (682 000 hab) et capitale de l’Aragon, se refuse au premier regard. En s’exfiltrant de la gare Saragosse-Delicias, encerclée d’avenues et de nationales, on peine à imaginer qu’il y ait à quelques kilomètres de là une concrétion de merveilles patrimoniales, croisant héritages mudéjars, romains ou chrétiens.

L’ancienne Caesaraugusta, aussi appelée « ville des quatre cultures », garde jalousement les traces de son passé, elle qui tomba aux mains des Arabes au début du VIIIe siècle avant d’être reconquise par Alphonse Ier, roi d’Aragon. Le résultat est surprenant et métissé.

Écrin, avec Teruel, de l’art mudéjar aragonais, inscrit en 2001 au patrimoine mondial de l’Unesco, Saragosse peut compter sur d’impressionnantes vigies, la basílica Nuestra Señora del Pilar et la Catedral de San Salvador aussi appelée la Seo. Et comme le soir il fait bon traîner dans les ruelles serrées d’el Tubo, le quartier gastronomique et festif de la ville, Saragosse mérite amplement qu’on lui accorde plus de 24 heures.

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Les merveilles de l’art mudéjar à Saragosse

Les merveilles de l’art mudéjar à Saragosse
Aljafería © ivoderooij - stock.adobe.com

Saragosse est l’une des villes où s’expose, avec le plus de charme et de majesté, cet art chrétien sensible aux influences islamiques dans l’Espagne reconquise et qui utilise élégamment la brique et la céramique.

Place au joyau de l’ancien taïfa de Sarakusta. Pas très loin de la gare, il apparaît stoïque et impec, l’Aljafería (5 €, 1 € pour les étudiants et les séniors). Construit au XIe siècle par le monarque musulman Ahmad Ier al-Muqtadir, ce palais de loisirs a connu plusieurs vies puisqu’il accueillit les Rois catholiques d’Aragon, servit à l’Inquisition, renaquit en prison puis en caserne avant de devenir le siège des Cortes d’Aragon (le parlement local).

Avec ses tours crénelées, toutes rondes – sauf celle, rectangulaire, du Trouvère –, l’Aljafería (inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco) semble tout droit sorti d’un conte des mille et une nuits transposé en plein Moyen Âge européen. L’intérieur, syncrétisme d’époques diverses, est dominé par le Salon doré, le patio de Sainte Isabelle ou la mirifique salle du trône du palais des Rois catholiques. Il y a là assez d’arcatures et de plafonds à caissons en bois pour frôler le syndrome de Stendhal. L’Alhambra de Grenade et la mosquée-cathédrale de Cordoue n’ont qu’à bien se tenir.

Façade de la Catedral de San Salvador © danileon - stock.adobe.com

On est un peu embêté avec la Catedral de San Salvador, dite la Seo (7 € avec audioguide ; photos interdites). À force de mélanger les styles, difficile de l’assigner à une seule catégorie. Gothique (retable) ? Néoclassique (façade) ? Baroque (tour) ? Mudéjar ? Tout à la fois. On vous laisse en juger.

Avant de vous précipiter à l’intérieur, prenez le temps de lui faire la cour et de détailler sa façade, sa tour du XVIIe siècle et surtout le mur mudéjar de la chapelle de Saint-Michel ou Parroquieta (XIVe siècle), richement décoré.

Dedans, le spectacle est à l’avenant. Chaque chapelle rivalise de faste et de brillant. Retables sculptés dans l’albâtre ou dans le bois (doré de préférence), portes luxueuses, coupoles sur pendentifs, piliers et croisées d’ogives, dômes étoilés. On ne sait plus trop à quel saint se vouer. Ah si, au Saint-Sauveur, à qui la cathédrale est dédiée !

Il existe un billet combiné, comprenant la visite de la Seo, du musée de la tapisserie, de la tour du Pilar, du Museo de los Faroles y Rosario de Cristal et du musée du Pilier pour 10 €.

Le + de routard.com :

D’autres églises, moins clinquantes, étrennent de beaux atours mudéjars comme celles de la Santa María Magdalena avec son abside et sa tour, celle de San Pablo (cette vue sur la basilique du Pilar) ou celle de San Gil Abad… pour leurs tours, toujours.

La Saragosse romaine : voyage dans l’Antiquité

La Saragosse romaine : voyage dans l’Antiquité
Museo del Teatro © Joanna Redesiuk - stock.adobe.com

Fondée au VIIe siècle av. J.-C. (si l’on en croit les premières traces humaines exhumées), Saragosse est devenue romaine au Ier siècle. On l’appelait alors Caesaraugusta, en l’honneur de l’empereur Auguste, son fondateur.

Saragosse n’a pas tourné le dos à ce passé. Loin de là. Il existe même une route, la ruta Caesaraugusta, qui chaîne le souterrain museo del Foro (4 €), le Museo del Puerto Fluvial (3 €), le Museo de las Termas públicas (3 €) et le Museo del Teatro (4 €). Autant d’institutions, riches en vieilles pierres et en expositions permanentes, qui permettent de se plonger dans la vie de l’ancienne Caesaraugusta.

D’autres vestiges romains survivent en dehors de cet itinéraire. On pense notamment aux anciennes murailles (du moins ce qu’il en reste) à l’entrée de la vieille ville. Et dire qu’elles étaient bardées de 120 tours de garde ! Elles font face au moderniste mercado central, mais aussi à cette statue en bronze de l’empereur Auguste que la ville doit à… Mussolini.

Le + de routard.com :

Il existe un billet combiné pour visiter les quatre musées (7 €) et le Museo Pablo Gargallo (9 €).

La Saragosse chrétienne : magnifique Señora del Pilar

La Saragosse chrétienne : magnifique Señora del Pilar
Basilica Nuestra Señora del Pilar © Julien J/Wirestock - stock.adobe.com

On a déjà parlé de la Seo, mais que dire de la grande dame baroque de Saragosse ? Depuis que la Vierge s’est matérialisée sur son pilier à saint Jacques, un peu abattu, prêchant au bord de l’Èbre autour de l’an 40, l’importance de la basilica Nuestra Señora del Pilar (Notre-Dame du Pilier) (entrée gratuite), bâtie à l’endroit de cette apparition, ne s’est jamais démentie en Espagne. D’abord simple chapelle, le premier temple marial de la chrétienté est devenu… le pilier de Saragosse, jamais aussi beau que vu de la rive opposée, une fois le Puente de Piedra avalé.

Mais ce que vous verrez n’est pas l’édifice d’origine. De démolitions en incendies, la basilique del Pilar, sous sa forme actuelle, est née au XVIIIe siècle après quelques décennies de travaux et un chantier qui devint très vite politique. Un beau modèle d’harmonie encensé par ses tours et coupoles serties de tuiles polychromes. Celles du Chœur/Coreto (l’Adoration du nom de Dieu) et de la Regina Martyrum (nef nord) ont été peintes par Francisco de Goya. Celles de la Capilla de Nuestra Senora par González Velázquez.

Panorama du sommet de la tour du Pilar © Nicolas Dumeige - stock.adobe.com

La Sainte-Chapelle, chef-d’œuvre de bronze doré et de marbre de Ventura Rodriguez, vous en mettra également plein les yeux tout comme le panorama du sommet de la tour du Pilar (62 m ; pour 5 € vous avez droit à l’ascenseur, mais pas jusqu’en haut).

Sachez que, chaque année, le 12 octobre, des milliers de pèlerins se rendent à Saragosse pour célébrer la Vierge du Pilar. Toute la semaine, la capitale aragonaise fête sa sainte patronne avec offrandes de fleurs, de fruits, spectacles et procession du Rosario de Cristal (visible, sinon, au Museo de los Faroles y Rosario de Cristal).

Le + de routard.com :

Ne vous étonnez pas de voir des fidèles s’agenouiller dans une mini-chapelle et embrasser une infime partie d’une colonne de jaspe. C’est sur cette dernière que la Vierge aurait redonné le moral à Saint-Jacques. Au-dessus de ce morceau d’histoire religieuse, vous lirez, « Aqui se venera y se besa el pilar. » Ne vous gênez pas. Les plus timides se contenteront de prier la statue de la Vierge comme des centaines de milliers d’adorateurs chaque année.

Saragosse, sur les traces de Goya

Saragosse, sur les traces de Goya
Monumento a Francisco de Goya © Madrugada Verde - stock.adobe.com

Francisco de Goya y Lucientes (1746-1828) est la grande figure de la cité. Né à Fuendetodos, à une quarantaine de kilomètres de là, le jeune Francisco a grandi à Saragosse et y a fait son apprentissage artistique aux côtés de José Luzán. Une fois la case « passage à Rome » cochée, il retourne à Saragosse et peint quelques fresques dans des églises (notamment à la chartreuse d’Aula Dei).

Après un premier séjour à Madrid où il parfait sa technique auprès de son beau-frère, Francisco Bayeu, il est rappelé à Saragosse en 1780 pour décorer la coupole Regina Martyrum du Pilar. Déçu par la mauvaise réception de son travail, il regagne Madrid où il est élu à l’Académie royale de San Fernando, avant de devenir peintre de la chambre du roi Charles IV en 1789. La consécration.

Intérieur du musée Goya © Florent Oumehdi

Saragosse tient en grande estime son fils prodigue. En plus du Monumento a Francisco de Goya, Plaza del Pilar, un musée lui est consacré, le musée Goya (8 €, 4 € tarif réduit), même si un seul étage sur trois accueille les œuvres du maître aragonais (les deux autres se penchent sur ses prédécesseurs et sur son influence).

Dans la salle Goya, vous découvrirez 14 peintures. Certaines sont particulièrement captivantes. On pense à ce premier autoportrait de l’artiste réalisé en 1775, au portrait, retouché, de la reine Marie-Louise de Bourbon-Parme, l’épouse de Charles IV ou à celui de Félix de Azara, un célèbre ingénieur militaire dans son fringant uniforme de brigadier.

Une autre salle est dédiée à ses gravures (Caprichos, Desastres de la Guerra, Tauromaquia, Disparates) et nous rappelle quel observateur avisé était Francisco de Goya, lui qui avait été profondément marqué par les guerres napoléoniennes.

Plaza de los Sitios, le musée de Saragosse (entrée gratuite) expose également quelques œuvres de Francisco de Goya. Des tableaux de jeunesse, de son séjour romain, mais aussi des productions plus matures lorsqu’il était peintre de cour (superbe portrait du roi Ferdinand VII).

Le + de routard.com :

À 25 min en voiture du centre de Saragosse, la chartreuse d’Aula Dei abrite onze œuvres de jeunesse (sept seulement sont visibles) de Francisco de Goya. Elles détaillent des épisodes de la vie de la Vierge Marie. Le samedi, à 10h et à 11h30 ; 8 €, 6 € tarif réduit.

Les inconditionnels du peintre iront visiter sa maison natale à Fuendetodos : Museo del Grabado y casa natal de Goya, 3 €.

El Tubo : Saragosse gourmande et festive

El Tubo : Saragosse gourmande et festive
El Tubo © Florent Oumehdi

Si la Basilique du Pilar est le cœur religieux de Saragosse, el Tubo en est le cœur gourmand. Cerné par la calle del Cuatro de Agosto, la calle de los Mártires et la calle de los Estébanes, voici un territoire confetti qui ne craint pas la fiesta le soir tombé.

Le jeu est simple et archi connu : aller de bar en bar tout en s’empiffrant de tapas. Ce ne sont pas les troquets qui manquent. Entre ces arrière-cours transformées, à grand renfort de tables hautes et de tabourets, en bars-restos (Terraza Libertad 6.8), et ces institutions (Doña Casta, El Champi ou le champignon à toutes les sauces) qui revisitent les tapas et ringardisent l’habituelle tortilla, le jeu en vaut la chandelle.

D’autant que le spectacle n’est pas que dans les assiettes. Jeunesse enflammée et jolies œuvres de street art complètent ce tableau culinaire.

Le + de routard.com :

Depuis 2005, le festival Asalto encourage les artistes urbains à prendre possession de Saragosse et à transformer l’espace public. Façades, pignons, terrains de sport, devantures… Rien n’est trop grand, rien n’est trop haut. Vous trouverez ici tous les projets réalisés depuis la naissance d’Asalto. Beaucoup ont coloré el Tubo.

Fiche pratique

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Office de tourisme de Saragosse

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Comment y aller ?

En avion : vols pour Saragosse avec Iberia via Madrid. Sinon prendre l’avion jusqu’à Barcelone ou Madrid puis le train.

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Bonnes adresses

– Hotel Pilar Plaza : pl. del Pilar, 11. Doubles 60-95 €, petit déj 10 €. Face à la basílica del Pilar. Un hôtel design aux chambres tout confort, certaines avec vue sur la place. Excellent rapport qualité-prix.

– Méli del Tubo : C. de la Libertad, 12. Depuis 2016, ce restaurant s’attaque aux classiques tapas et en propose des variantes goûteuses et originales. Tapas de chuletón fondants (6,95 €), ceviche bonaerense (de Buenos Aires) aux langoustines (5,95 €) parfaitement relevé, montado de foie à la plancha (6 €). Dur, dur de s’arrêter.

– Los Victorinos : C. de José de la Hera, 6. Une institution à Saragosse qui ne se la raconte pas. Bien au contraire. Los Victorinos la joue d’ailleurs discrète dans son étroite ruelle, pas très loin de la Seo. Déco tauromachique et tapas magiques (canard, bœuf, fromage de chèvre, etc.) à seulement 3 € l’unité. C’est assez rare à Saragosse pour être souligné. Et apprécié.

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Texte : Florent Oumehdi

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