Costa Rica : les plus belles plages du Pacifique
Le Costa Rica, destination mythique baignée par la mer Caraïbe à l’orient, l’océan Pacifique au couchant et un océan végétal entre les deux. Une terre de nature sauvage préservée même si, coup de canif dans sa réputation écolo, le pays est recordman d’utilisation de pesticides : agriculture intensive de banane et d’ananas oblige.
Alors que la façade caraïbe bat de ses puissants rouleaux un littoral demeuré sauvage, la côte pacifique offre de nombreuses occasions de lézarder sur la plage au milieu des iguanes, d’approcher de près dauphins et baleines, de s’émerveiller d’une profusion de coraux et d’animaux sous-marins multicolores, mais aussi de s’adonner au surf. Accessoirement, cette côte obstinément orientée à l’ouest offre chaque soir un coucher de soleil épique.
Voici notre best of pour s’offrir des tranches de farniente sur les plus belles plages de la côte Pacifique du Costa Rica.
Écoutez Road Trip Costa Rica, le podcast du Routard :
Préparez votre voyage avec nos partenairesManuel Antonio, quand plage rime avec sauvage
La banlieue de la capitale, San José, ainsi que les néons à la sauce nord-américaine de Jacó, ne sont qu’un souvenir sans importance sur la route du sud menant à Manuel Antonio. À 110 km de San José, on y rejoint un coin de côte découpé au spirographe dont les pentes abruptes tombent en cascades d’arbres et de lianes dans la mer émeraude. Voilà posé le décor de ce parc national, bijou de la côte pacifique, l’un des sites les plus visités au Costa Rica.
On trouve ici quelques plages secrètes et exclusives, telle la playa La Macha où la tenue d’Ève et d’Adam s’impose. S’y rendre est un peu sportif. On citera aussi la confidentielle playa Biesanz, une plage de poche surtout fréquentée par les Ticos (le surnom donné aux Costaricains) et réputée pour ses fonds marins. Amenez masque et tuba ! Pour toutes les deux, évitez la marée haute, lorsque le ruban de sable est quasi inexistant.
Mais la perle du secteur est la playa Espadilla. Un ruban de sable blond de 2,5 km, empiétant au sud sur le parc national. La partie publique, au nord, recèle toutes les activités pour amuser les hordes de touristes qui s’y pressent : parachute ascensionnel, catamaran, location de kayak de mer. Ambiance parasols et transats à touche-touche. Le bon plan, c’est de se perdre dans la partie la plus excentrée de la plage, tout au nord, parfaitement adaptée aux amateurs de zénitude. C’est peu dire que le lieu est vite paradisiaque.
À l’intérieur même du parc (d’accès payant), les plages sont superbes et sauvages, outre la fréquentation humaine parfois écrasante. La playa Manuel Antonio déroule sa traîne de sable sur 400 m : d’aucuns prétendent qu’elle est la plus belle du pays. Elle se défend, c’est vrai ! On y sympathise vite avec ses voisins de plage, d’immenses iguanes au profil préhistorique. Attendez-vous aussi à la visite de singes capucins chapardeurs, ces frimousses blanches calottées de noir (d’où leur nom de baptême de « capucin »). Quoique très sociables, ne pas jouer à copain-copain avec eux : gare aux morsures !
Plus loin, la playa Gemelas, plus petite, constellée de concrétions rocheuses, regarde les pentes du parc chargées d’une dense végétation. C’est d’ailleurs tout le charme de ces plages, pleines de reliefs et d’échappées visuelles vers des rochers émergés, des presqu’îles ou des îlots à la végétation luxuriante.
Dans le parc national, toute nourriture est interdite. Fouille systématique des sacs et confiscation de votre savoureux sandwich avocat-thon ou de vos croustillants cookies…
Dominical : surf, surf, surf !
Ce n’est certainement pas pour se plonger dans la culture tica que l’on vient à Dominical. Non, ici, le jour, la nuit et la vie se résument en un mot, un seul : surf, surf, surf ! Dress code : tongs, short et marcel échancré.
Des vagues ? Il y en a toute l’année, mais c’est surtout d’avril à octobre, durant la saison des pluies, que les rouleaux sont les plus affirmés, drainant des fous de glisse du monde entier. On y cultive aussi bien sa droite que sa gauche. De novembre à mars, hors saison, les débutants pourront se forger une âme de surfeur et donner à leur peau un joli halage doré en travaillant leur démarche chaloupée, bière en main.
En revanche, sur le front de mer rectiligne de 2 km de playa Dominical, les courants se prêtent vraiment peu à des baignades sans planche. Certes, de grands panneaux indiquent calmement comment se dégager des puissants courants qui vous attirent vers le large, mais on en connaît qui sont partis bravaches, armés de leur brevet de natation estampillé « dauphin », et qui se sont offert quelques frayeurs !
Pour faire simplement trempette, rendez-vous plutôt à la playa Dominicalito, 4 km plus au sud. Une agréable anse en croissant que les baigneurs partagent avec les bateaux de pêcheurs tirés à même la grève. L’endroit idéal pour se baigner et s’offrir un bon poisson frais à la terrasse d’une authentique gargote.
Juste au nord de Dominical, ne pas bouder le très agréable refugio nacional de l’hacienda Barú, pour une plongée dans une flore et une faune abondantes.
Pour rincer l’écume des jours de surf dans une eau claire et magnifique, direction les Cataratas Nauyaca. Des cascades noyées dans une jungle généreuse, à une dizaine de kilomètres dans les terres.
Bahía Ballena : rencontres avec les baleines à bosses
Encore un saut de puce plus au sud. Saut de puce ou de baleine, d’ailleurs, car nous avons mis le cap sur un sanctuaire qui aurait fait rêver Jonas, ce prophète dont le nom signifie « baleine » en araméen. Pour bien comprendre la beauté du lieu, il faut attendre la marée basse qui dégage un tombolo de sable entre l’îlot de punta Uvita et le continent.
Vu du ciel, l’ensemble s’apparente alors à la queue d’une baleine. Une facétie de la nature d’autant plus confondante que ces eaux chaudes sont justement un lieu de reproduction des baleines à bosse ! Il arrive même de les observer depuis le rivage.
On ne s’attardera pas sur le village d’Uvita, sans grand intérêt, pour filer découvrir ce patrimoine XXL. Une trentaine d’agences proposent de partir à la rencontre des mammifères marins qui croisent au large. Gros avantage, le Costa Rica accueille aussi bien des baleines venant de l’hémisphère nord (de décembre à avril) que de l’hémisphère sud (de juillet à octobre). Une baleine à bosse peut parcourir jusqu’à 25 000 km dans l’année pour relier des eaux froides où elle se nourrit aux eaux chaudes où elle parade et se reproduit. À la naissance, le « petit » mesure 4 m et pèse 700 kg !
La période d’observation la plus propice se situe juste après la saison des pluies, en septembre et octobre. Pour ne rien gâcher à la noce, en plus des saltos puissants de ces géants des mers, ces eaux sont également patrouillées par des compagnies de dauphins qui laissent volontiers observer leurs gracieux ballets.
Et quand on s’est empli les yeux, qu’on se dit « cétacé », il reste à découvrir la partie littorale du parque nacional Marino Ballena. Une dizaine de kilomètres de plages enchaînées les unes aux autres, à commencer par la grandiose playa Uvita, à la base du tombolo.
Dans la continuité, au sud, la playa Chamán (ou playa Colonia) fait le bonheur des surfeurs. Puis la playa Ballena au large de laquelle flotte l’îlot des trois sœurs. C’est depuis cette plage que l’on rejoint l’intimiste playa Arco où la marée basse dévoile une voûte naturelle creusée dans la falaise qui sépare en deux la grève dorée.
Gare à ne pas rester prisonnier de la marée haute qui isole totalement le côté nord du reste du monde. Pour se dessaler, en guise de douche, une petite cascade naturelle : vraiment, par ici, c’est la dolce Uvita !
Il y a baleine sous gravier à Uvita, car les plages du secteur nécessitent d’accéder au parc national, et donc de payer. La seule d’accès gratuit, et non la moins belle, est la playa Hermosa, juste au nord du village.
Bahía Drake et San Josecito : crocos et plages de rêve
Jusque récemment, aller à Bahía Drake (prononcer « drâké ») relevait du roman d’aventures. On troquait sa voiture où son bus public à Sierpe pour un bateau sur le fleuve éponyme, comptant la plus forte concentration de sauriens du pays : des caïmans et des crocodiles qui cotent jusqu’à 5 m de long ! Désormais, on accède également à cet adorable bout du monde par une piste rustique.
Le village mouille une large baie aux eaux calmes et prometteuses. Or, lorsque les locaux vous voient prendre la serviette de plage, ils se raclent gentiment la gorge… C’est que, parfois, des crocodiles sortent de la gueule du fleuve pour faire un peu de tourisme balnéaire en eaux salées… également patrouillées par quelques requins bouledogues qui manquent singulièrement d’humour. Bref, pas de problème pour se rafraîchir au bord de la plage, mais autant éviter de traverser la baie en dos crawlé !
Qu’à cela ne tienne ! Un sentier facile à parcourir suit la forêt littorale sur une dizaine de kilomètres entre Bahía Drake et l’adorable playa San Josecito. Une balade émaillée de rencontres animalières, de franchissements de rivières par des ponts de singes et, surtout, d’un nombre infini de spots pour se dorer au soleil sous les cocotiers, comme seul au monde. La mer est baignable mais bien se méfier des courants et des rouleaux.
Après le franchissement de l’embouchure du río Claro – difficile à marée haute –, on rejoint San Josecito. Plage de rêve. On se prend volontiers pour Robinson Crusoé sur cette bande de sable parmi les plus belles de la Península de Osa.
Depuis Bahía Drake, l’aventure continue aussi côté mer au travers de magnifiques excursions vers la reserva biológica Isla del Caño réputée pour sa faune aquatique et ses coraux, mais également d’étonnantes sphères de pierre d’époque précolombienne, les bolas. Côté terre, le programme n’est pas mal non plus au parque nacional Corcovado, l’un des plus sauvages et riches en faune du pays. À savourer sur un air de bossa nova.
Pour différencier un caïman d’un crocodile, c’est facile. Lorsque le crocodile ferme la gueule, quelques dents dépassent de sa mâchoire inférieure. Notre conseil d’ami, inutile d’aller vérifier cette information de trop près !
Playa Pavones, dernière plage avant le Panama
On ne vient pas à playa Pavones par hasard mais par une longue piste mi-caillouteuse, mi-sablonneuse. Cette plage à surfeurs marque la frontière avec le Panama, au sud-ouest. D’ailleurs, la piste ne va guère plus loin. On vient ici pour le calme, mais surtout pour la splendide « gauche » (c’est une vague !), généreuse, bien ourlée et d’une grande régularité. Les bons jours, elle semble ne jamais prendre fin !
De fait, ça zone beaucoup dans le coin. Une ambiance nonchalante à l’envi. Accoudé au comptoir du QG du village, le Soda Sylvia, ouvert aux quatre vents, on observe la mer loin, très loin. Dans la touffeur tropicale, on guette « la ola », la vague. Et quand l’écume se fait porteuse, on voit rappliquer de partout les scooters, les vélos, les voitures, tous équipés pour transporter les planches. Les débutants se garent alors en double file et laissent passer les pros.
Voici venu le temps de faire des pâtés de sable ou de réviser les termes liturgiques de la seule religion pratiquée ici, le surf : le swell, la houle ; la line up où les surfeurs attendent leur vague ; le curl, la partie creuse de la vague ; le kick out, moment où tu t’éjectes de la vague… Comme on dit au Costa Rica à tout bout de champ : PURA VIDA !
Les amateurs de mer d’huile et de farniente pousseront jusqu’à playa Zancudo, à 15 km au nord de Pavones. Une vaste plage de 8 km où il fait (vraiment) bon vivre.
Fiche pratique
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– Agence à Uvita : Bahía Aventuras : Compter env 90 $/pers pour la découverte des baleines. Agence respectueuse des règles d’observation du grand cétacé et intransigeante sur les questions de sécurité.
– Activités à Bahía Drake : tous les hôtels proposent des sorties snorkeling ou plongée à l’Isla Canoa, observation des dauphins (toute l’année) et des baleines de juillet à septembre (100 $/pers), du standing paddle dans la baie (10-15 $/h), du canoë dans les rivières et mangroves (50-75 $ avec guide), du cheval (45-50 $/3h), les safaris au parc national Corcovado, bien sûr (excursion journalière 100-120 $/pers)… On ne s’ennuie pas !
– Parcs et réserves : gérés par la SINAC. Paiement obligatoire par CB et réservation des créneaux de (surtout en saison).
Bonnes adresses
Manuel Antonio
– Hotel Millenium : l’établissement joue la carte de la couleur sur ses façades, rambardes et aussi dans les chambres. Deux atouts : la piscine, et surtout la proximité de la mer et du parc. Doubles 100-120 $.
– Emilio’s Cafe : l’un de nos chouchous dans le coin, ce café-restaurant ouvre sur un panorama exceptionnel ! Un bonheur, du petit déjeuner au dîner, avec un accessit pour les gâteaux maison : une tuerie ! Le week-end, concerts de jazz. Prix moyens à chic.
– Food Truck En Todas : si l'ambiance le long du parking d'Espadilla Norte n'a rien de sexy de jour, sous les lampions nocturnes, les arroces prennent une tout autre saveur, comme le burger au thon ou le taco de poisson. Bon marché.
Dominical
– El Coco : cette institution du village offre des hébergements vraiment pas chers, rustiques et sommaires. Le restaurant ouvert sur la plage et les cocotiers résiste depuis des lustres aux vagues et au flot de touristes. Grande variété de plats simples et sans artifice. Doubles 30-45 $, prix moyens au resto.
– Fuego Brewing Company : perchée sur de très hauts pilotis, cette méga paillote en bois ouvre sur un superbe jardin tropical. À la carte, spécialités locales (ceviche, patacones,...) et de pub food (fish and chips, nachos...). À accompagner de l’une des 12 mousses maison à la pression, ou d'un cocktail tiré d'un choix épique. Prix moyens à chic.
Bahía Ballena
– Flutterby House : cabanes dans les arbres, hamacs, dortoirs perchés et ouverts sur la végétation, toits en feuilles de palmier, dans un superbe jardin tropical : bienvenue chez Robinson Crusoé. Bonne ambiance, calme et décontractée ! Lits en dortoir 20 $ ; cabinas 25-35 $/pers.
– Las Delicias : soda au cadre sans chichis mais clair, dont les habitués investissent le long comptoir. Carte dans la pure tradition costaricaine : casados, riz cuisinés et poisson grillé. Bon marché.
Bahía Drake
– Martina’s Place : une des rares adresses de Bahía Drake à proposer des lits en dortoir. Les chambres dortoir 17 $ ; doubles 40-55 $.
– Kalaluna Bistro : à portée de regard de la baie, voici la meilleure option pour faire rimer Bahía Drake avec bonne chère. Poulet au yaourt et aux noix, poisson aux fruits de la passion ou aux épinards et coco. Voilà qui vaut le coût. Prix chic.
Texte : Fabrice Doumergue
Mise en ligne :