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Culture, musique et plantations Louisiane

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Musique cajun et zydeco

Lors du Grand Dérangement, les Cajuns ne purent emporter avec eux les instruments dont ils jouaient au Canada. Seuls quelques violons survécurent au voyage.

En dépit du manque d'accessoires, la musique subsista grâce aux chants traditionnels, aux berceuses, aux cantiques religieux chantés a cappella, et grâce aussi aux bals organisés chez des particuliers.

Avec le temps, la musique cajun s'est enrichie de diverses cultures musicales : allemande, anglo-saxonne, espagnole, amérindienne, noire (à qui elle a notamment emprunté l'improvisation vocale et les percussions). Les Acadiens composèrent des chants embellis par ces différentes influences, relatant leur nouveau cadre de vie.

Le violon était donc le seul et unique instrument. Mais, quelques années plus tard, le triangle et la guimbarde se mêlèrent à la ronde. Puis ce fut le tour de l'accordéon, qui vola la vedette au violon.
Grâce aux échanges culturels et principalement aux influences africaines, on mixa chants et instruments dans presque tous les styles de musique cajun (ballades, rondes, two-steps, contredanses...). Par la suite, les réunions de salon furent abandonnées, et on construisit des salles municipales spécialement conçues pour les fêtes et les banquets. Le premier enregistrement de musique cajun (Joseph Falcon et sa femme) ne fut réalisé qu’en 1928.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’harmonie cajun se mêla au blues, au rhythm’n’blues, à la country et même à la soul pour donner naissance au début des années 1950 à la musique zydeco.

On recense principalement deux styles de zydeco : celui de la campagne et celui de la ville. Le premier est joué unplugged, le second plugged, c'est-à-dire aidé par la fée Électricité. On y trouve, pour l'un, du violon, de l'accordéon, de la guitare, du triangle et de la batterie (de temps en temps) ; et pour l'autre, on oublie le violon qu'on remplace par des cuivres et du piano.

Musique vivante, le zydeco se décline aussi en zydeco-rap, zydeco-reggae, zydeco-rock...

Les plantations en Louisiane

Une étonnante diversité

Au-delà du fait de voir de jolies bicoques, la visite des plantations se révèle intéressante, de par le regard qu'elle nous permet de porter sur le système social de l'époque, sur le mode de vie de la bourgeoisie et de ces personnages rapidement enrichis. Des visites qui disent aussi beaucoup sur la difficulté d’une partie de la société d’aujourd’hui à regarder le passé en face, tant la mémoire de l’esclavage, pourtant indissociable de l’histoire des plantations, est souvent soigneusement tue.

Sur le plan architectural, on découvre une incroyable diversité des styles. Car non, toutes les plantations ne se ressemblent pas, d’où notre conseil d’en visiter plusieurs. Selon qu'elles ont été construites avant ou après le rachat de la Louisiane par les États-Unis (1803), selon les personnalités et l'origine des familles qui les dirigeaient, ou encore selon la manière dont elles ont été conservées ou restaurées, les demeures sont très différentes. Ces vastes domaines sont avant tout le reflet d'un mélange des cultures française, espagnole, sénégalaise et indienne. Nulle part ailleurs dans le sud des États-Unis on ne retrouvera une telle diversité et une telle expression architecturale.

De la maison coloniale au Greek revival

Les premiers colons français et espagnols avaient établi leurs plantations proches de villages indiens, le long du Mississippi, sur les terres les plus hautes et les plus fertiles. L'architecture coloniale à cette époque était fortement imprégnée des techniques et du savoir-faire africains, pour la simple raison que ces demeures étaient construites en bois par des esclaves qui avaient apporté avec eux leurs traditions.
En Afrique tout comme en Louisiane, il était de bon sens de construire sa cave surélevée et d’habiter au 1er étage pour s’assurer d’une meilleure ventilation et s’abriter des crues. On retrouvera également un système de galeries extérieures créant des courants d’air rafraîchissants et faisant office de paravents, pour procurer aux appartements un peu d’ombre. L’architecture était directement liée aux conditions climatiques.Après 1803, quand les Anglo-Américains arrivent, la mode change, et on fait venir des architectes d'Angleterre. On se met à construire des bâtisses majestueuses dans le style néo-Renaissance grecque (Greek revival) et typiquement victoriennes. On transforme les vieilles maisons coloniales en rajoutant un large et pompeux fronton triangulaire, soutenu par des colonnes façon temple grec, et plein d’autres ornements caractéristiques de l’Antiquité.
Assez proche, le style géorgien reprend l’idée des colonnes mais agrémente la bâtisse d’un péristyle.


Dans un genre voisin, le néogothique (Gothic revival) couvre les édifices de clochetons et de pignons de toutes sortes. C’est plutôt joli.
Le style fédéral est plus dépouillé, la façade est simple et le toit décoré d’une balustrade.
Typiquement, la plantation de la période anglo-américaine possède un large hall d’entrée central, et le rez-de-chaussée devient un lieu d’habitation et de réception, et non plus une cave comme autrefois.

La plupart des cases des quartiers d’esclaves ont été détruites aujourd’hui, seules quelques très rares plantations les ont conservées à ce jour.

La canne à sucre, le tabac et l’indigo étaient et sont toujours typiquement les cultures prédominantes dans le sud de la Louisiane. Le coton se trouve de préférence dans le centre ou le nord de l’État.
Chaque plantation avait accès au Mississippi pour pouvoir charger ou décharger les diverses marchandises, le fleuve constituant le moyen de transport le plus sûr à l’époque.

Cependant, dès les années 1850, le chemin de fer fait son apparition, et on se met à acheminer les récoltes par le train, à l’arrière des plantations où chaque exploitation possédait sa propre gare.

Durant près de 2 siècles, certaines familles établirent des fortunes, créant une sorte d'aristocratie. On considère les années 1830 comme les plus prospères et correspondant à un véritable boom économique. C’est à cette époque également que, grâce à une modernisation des techniques due à l’industrialisation, la rentabilité s’amplifie.
Cependant, après la guerre de Sécession, l'âge d'or des plantations touche vite à sa fin quand l'esclavage est aboli, que la main-d'œuvre se disperse... et qu'elle cesse d'être gratuite. Les anciens esclaves se voient alors accorder cases et lopins de terre, sans pour autant gagner en émancipation ou en égalité économique, la ségrégation prenant le relais de l’esclavage. Reste que le nouveau système économique, la crise politique et le changement de société sonnent le glas d’un monde ancien.

Du déclin à la ruine

Les bords du Mississippi changent alors très vite, les industries dans les années 1930 contribuent à modifier le paysage à tout jamais, et beaucoup de ces grandes demeures tombent en ruine.
Celles qui restent valent le détour, car elles font ressurgir un mode de vie, un système économique basé sur le travail forcé et des valeurs qui appartiennent heureusement au passé mais qui expliquent aussi le présent de la Louisiane actuelle.

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