Carte d'identité Saint-Martin
- Statut :
- collectivité d’outre-mer de la République française depuis juin 2007 pour la partie nord (préfet commun avec Saint-Barthélemy) ;
- entité composante du royaume des Pays-Bas depuis octobre 2010 pour la partie sud.
- Situation politique : La situation politique de Saint-Martin est tout bonnement extraordinaire : la France et les Pays-Bas y cohabitent depuis 1648, sans douane ni douaniers ! L’entente n’a certes pas toujours été facile : la frontière a changé de place à 16 reprises.
- Chefs-lieux : Marigot (pour la partie nord) et Philipsburg (pour la partie sud).
- Superficie : 87 km² (dont Saint-Martin, 53 km², et Sint Maarten, 34 km²).
- Population : estimation de 73 000 à 77 000 habitants (35 107 hab. côté français en 2014 + 38 000 à 42 000 habitants côté hollandais).
- Densité : 922 hab./km² (8 fois la moyenne française) !
- Monnaies : l’euro, le dollar US et le florin antillais (guilder).
- Langues : français, néerlandais, anglais, puis espagnol, créole guadeloupéen et haïtien, papiamento. Saint-Martin est le seul territoire français où l’on parle à la fois l’anglais et le français.
- Signe particulier : seuls 31 % des habitants de la partie française sont natifs de Saint-Martin, 18 % sont originaires d’un DOM, 16 % de métropole et le reste (35 %) est issu de l’immigration.
Économie
Île pauvre, sans ressources (autre que, jadis, le sel), Saint-Martin a dû s’inventer un destin. C’est son statut de port franc et, désormais, de juridiction fiscale autonome (aux taux très réduits !) qui lui a permis de vivre, puis de prospérer. Dans la partie française, les diverses lois de défiscalisation rendant les investissements dans les DOM-TOM très avantageux y ont aussi beaucoup contribué...
Depuis l’accession au statut de collectivité d’outre-mer (COM) en 2007, les résidents bénéficient même d’un statut fiscal très privilégié, à condition d’avoir habité au moins 5 ans sur l’île : pas d’impôt sur le revenu ni sur la fortune, ni de droits de succession.
Malgré ces nombreux avantages, la concurrence est rude et difficilement soutenable avec la partie néerlandaise de l’île, où règne un total laisser-faire libéral à l’anglo-saxonne. Là-bas, pas de CSG-RDS ni de 35h, un salaire minimum au ras des pâquerettes et 2 fois moins de congés payés...
Résultat : à travail égal, un employé côté français revient en moyenne 2 fois plus cher que son homologue hollandais ! Et on ne parle même pas des normes, très différentes d’un côté à l’autre, qui renchérissent les coûts de revient pour les Français...
C’est ainsi que l’essentiel des investissements internationaux se porte sur la partie néerlandaise de l’île, qui bénéficie d’un PIB par habitant presque 2 fois supérieur. Avant même Irma, le chômage était 3 fois plus élevé côté français.
D’un côté comme de l’autre, la fiscalité ne fait que soutenir une véritable mono-industrie : le tourisme. Une situation dangereuse en cas de repli de l’économie globale (comme après 2008) et lorsque surviennent des catastrophes naturelles – Irma le démontre de façon tragique.
Mais même là, l’inégalité est criante : seul le port de Philipsburg, au sud, est en capacité de recevoir les mégapaquebots qui déversent (à nouveau) des centaines de milliers de croisiéristes sur l’île. Parmi eux, rares sont ceux qui poussent côté français.
Quelle solution alors ? Les responsables de la collectivité misent sur divers statuts dérogatoires aux droits français et européen...
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