Ce petit récit couvre la partie en Azerbaïdjan du voyage en Caucase Sud (Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan), fait en voiture à partir de Vienne (Autriche). Voir les autres parties du voyage dans les forums Géorgie et Arménie. Dans le récit Géorgie je décris aussi la route à faire pour arriver dans la région.
Comme il y a beaucoup de récits de voyage dans ce forum, je me concentre sur les info qui sont intéressantes pour qui voyage avec sa propre bagnole.
Visa : pour l’Azerbaïdjan il faut un visa. Les procédures pour l’obtenir ne sont pas trop claires, et apparemment elles sont appliquées de façon différente par des consulats différents. En principe, il faut une lettre d’invitation, chose que vous pouvez obtenir par un service touristique (payant), ou bien une réservation d’hôtel prépayé (ce qui est beaucoup contraignant en venant en voiture).
Equipement voiture : un extincteur est obligatoire en Azerbaïdjan (mais on l’a jamais contrôlé).
Guides : pas de Routard, dommage. Il y a, bien sûr, Bradt (en anglais) et Lonely Planet (en anglais, LP par la suite), mais le « must » est le guide de Mark Elliott « Azerbaijan », édition Trailblazer : si vous pensez aller en Azerbaïdjan, ne prenez même pas en compte l’idée de partir sans, il s’agit du seule guide qui vous permet de vous en sortir, avec des petites cartes et plein de détails, parfois même avec les cordonnées géo (ne rigolez pas, surtout sur pistes non balisées c’est bien utile).
Cartes routières : ce qu’on trouve en Europe n’est pas fiable. J’ai trouvé des erreurs, inclus des routes qui n’existent pas, soit dans la carte « Armenia & Azerbaijan », de International Travel Maps (ITM), soit dans « Kaukasus », de Freytag & Berndt. Il est impératif d’acheter une carte routière locale une fois dans le pays. Par contre, les petits croquis dans le guide de Elliott sont bien précis et avec beaucoup de détails !
Téléphone et Internet : Achetez aussi une pouce SIM locale pour votre téléphone mobile. Internet assez répandu, mais pas comme en Arménie. En général, pas trop de problème pour se connecter. Il faut tenir en compte que dans certaines zones il peut avoir, par exemple suite à des orages, des pannes de courant (et donc de Internet).
Procurez-vous un dictionnaire de votre langue mère au russe, ça dépanne, même si vous ne parlez pas le russe mais lisez seulement les caractères cyrilliques.
Pour le logement, pas trop de B&B, mais on trouve des hôtels pas chers, sauf à Baku.
Attention ! L’orthographe des noms azéri n’est pas unique, il y a façons différentes d’écrire le même nom en caractères latins, et cela peut bien amener à confusion, surtout pour les noms des villes ou des rues.
En venant de Géorgie, passage de frontière azéri à Krasny Most très facile, sauf que, ici aussi, il y a une taxe à payer pour le véhicule et que ici non plus on reconnait l’assurance faite en Géorgie, qui devrait être valable en principe pour tous les pays de l’ancienne URSS. La bonne nouvelle est que tout se passe raisonnablement vite, avec un interprète qui parle anglais.
Dès qu’on a rejoint le premier village, on a retiré de l’argent à un guichet automatique et acheté une carte SIM locale – ce qui s’est avéré être une très bonne idée.
Premier problème : la signalisation routière. Il y a des panneaux qui signalent des villages, mais pas mention de la vitesse à tenir et pas de maison en vue. Un flash du radar nous fait rendre compte qu’il n’aurait pas fallu attendre le centre habité ou bien un panneau indiquant la vitesse limite pour ralentir. Peu plus loin, il y a un poste de police où on nous arrête. On pense tout résoudre en payant l’amende, mais avec grande surprise on apprend qu’on aura pas de reçu pour les 100 AZN (environ 100€) qu’on nous demande. Bien sûr, on refuse, mais la chose se complique car il ne veuillent pas nous rendre le permis de conduire. Bref, on passe une bonne demie heure en s’expliquant en russe (et voilà l’utilité d’un petit dictionnaire) sans succès. Lorsque je suis en train de chercher le numéro du consulat dans la voiture, ma femme sort du poste de police avec mon permis et un papier qu’il faut amener à une banque à Baku pour payer l’amende – qui s’avérait être de seulement 27 AZN. Donc, en conclusion, faites gaffe aux limites de vitesse, même quand il n’y a pas indication spécifique de limite, et surtout essayez d’être ferme face aux arnaques.
Dommage que quelque cas de corruption endommage l’image d’un pays et d’un peuple autrement très gentil, accueillant et respectueux.
Première étape, Gəncə (Gänjä). Ville avec un caractère très soviétique. L’hôtel Gəncə (http://www.gancahotel.com/), dans la place principale, est lui aussi très soviétique, comme l’Hôtel de Ville en face, encore avec les enseignes du régime précédent. Curiosité du coin, une maison dont les murs sont couverts de bouteilles (vides).
Pas grand-chose à voir dans les environs, mais on peut se balader dans les collines, à Xanlar (l’ancienne ville de Helenendorf, bâtie par les colons allemands) ou autour du lac Göy (Göy Göl). La route vers Baku qui passe par Göychay, marquée « de grande communication » sur nos cartes routières, pourrait bien être maintenant achevée, mais au moment de notre voyage elle était encore en construction. Donc on est revenu au sud dans la vallée centrale, est on est passé par Kurdamir.
Sur la route, près de Yevlax, une autre curiosité : une statue de Lenin décapitée en plein milieu de nulle part. Pour la trouver, suivre les instructions fournies dans le guide de Mark Elliott.
A Baku on a loué un appartement pour 5 jours, bien mieux et moins cher qu’un hôtel. Il y a plusieurs agences qui offrent ce service, nous avons utilisé Baku Real Estate Apartments (http://www.bakurealestate.net/). Baku est une ville extraordinaire : pleine de vie, on dirait une métropole européenne. Je ne cite pas toutes les choses à voir dans la ville ou dans les environs, qu’on trouve facilement dans les guides, sauf une : les volcans de boue, près de Qobustan. Pour y arriver, encore une fois, une seule possibilité : suivre les indications de Elliott, en sachant aussi que la route nationale a été modifiée entretemps, donc aidez-vous avec les coordonnées géographiques.
Peu de touristes se rendent au nord de Baku, suivant la route qui longe la mer Caspienne, mais la région vaut le coup. Quba, qui est aussi un lieu de production de tapis, peut être utilisé comme point de départ pour des excursions dans la journée. Pour se loger, Oskar Hotel, dans la roue principale. Dans les environs, le village de Xinaliq, ou on peut loger chez l’habitant mais parfois à des prix exorbitants. D’après la carte routière de ITM, il n’y a pas de route, mais soyez tranquilles, il y en a bien une, et même pas trop mauvaise. Autre destination dans les environs, le village de Laza, près de Qusar (à ne pas confondre avec l’autre Laza, près de Qəbələ), dans une vallée qui offre des scénarios à couper le souffle. Pour l’instant, 4x4 conseillé, mais ça va changer vite car une énorme station de ski est en train d’être bâtie, et ça va vite changer les choses.
Entre Baku et Quba, près de Giləzi, les « montagnes de canne à sucre », des formations rocheuses aux couleurs incroyables. A partir de là, apparemment, il y a une piste qui traverse le Caucase et arrive à Şamaxi passant par Alti Agach, mais elle est fortement déconseillée. Donc on est revenu vers Baku avant d’emprunter la route pour Şamaxi. Une bonne adresse à Şamaxi est le motel, dont je ne me souviens pas du nom, qui se trouve à l’entrée de la ville, près de la gare routière – mais il y a plein d’autres solutions. La grande mosquée et l’observatoire astronomique de Pirguli, au nord de Şamaxi sont à voir, mais ce qui sort de l’ordinaire est le mausolée de Diri Baba, à Mərəzə, 30 km avant d’arriver à Şamaxi.
Lahic, à ne pas rater, est à nouveau dans le circuit touristique. On trouve des B&B (notre choix : Rustam Rustamov, plus cher que d’autres – 40AZN la double avec sdb – mais impeccable), la vallée est magnifique, avec des paysages à couper le souffle, le village lui-même est un petit bijou, fameux pour la production d’objets en cuivre. Dépêchez-vous, la route est en train d’être goudronnée !
Une autre curiosité, sur la route de Şamaxi vers Zaqatala et la frontière de Balakəni, est le village de Ivanovka, qui est habité par les de gens d’origine russe (Molokans) et qui est encore géré comme une coopérative soviétique.
Qəbələ, à mon avis, n’offre pas grand-chose, mais dans les environs on trouve Laza (à ne pas confondre avec l’autre Laza, près de Qusar) et surtout Nic, ancien centre de la religion Chrétienne- Albanaise et avec une population en majorité Udi. L’église de Jotari est à ne pas rater, mais il y a d’autres monuments intéressants.
L’étape suivante est Şəki (Shäki). Le logement que je conseille vivement est le Caravansérail, maintenant équipé comme hôtel. La structure des chambres a été préservée, et donc on pourrait trouver cet hôtel pas très confortable, mais le cadre est plein de charme, et cela pour pas très cher (30 AZN la chambre pour deux avec sdb). On trouve aussi des B&B. La ville est très intéressante, le palais du Khan est incontournable, mais il y a plein de choses à voir. Il faut aussi marcher dans la vieille ville et savourer l’atmosphère encore intacte à travers les siècles. Dans les environs, l’église albanaise de Kiş, à ne pas rater.
La prochaine étape est Qax, avec ses églises géorgiennes et son bazar touristique, et la possibilité d’un détour vers Ilisu, qu’on rejoint passant par une jolie vallée. Dans les environs, les ruines en bon état de l’église albanaise de Qum, qui date du Vème siècle, et les ruines du monastère albanais de Yeddi Kilsə (sept églises) à Ləkit. Ce dernier est sur un chemin qui en principe peut être emprunté avec un 4x4, mais notre voiture n’était pas suffisemment haute, donc on a fait le dernier kilomètre à pied.
La prochaine étape est Zaqatala, rarement visité par les touristes. Pourtant, il y a des choses intéressantes, comme la mosquée de l’université islamique, la forteresse russe où ont été emprisonnés les mutinés de la Potëmkin, une église albanaise du Vème siècle, et bien d’autres choses. Dans les environs, le joli village de Car, ou se trouve le Cingöz Qala.
A Balakən, dernière ville avant la Géorgie, on peut voir la mosquée avec son minaret en briques et prendre un dernier çay à l’ombre, dans la place du village, avant de se rendre à la frontière pour les formalités.
Salut
Merci pour ce retour. Pouvez-vous me donner le prix du litre de gasoil , essence? Y a-t-il des garages Renault ou Volkswagen dans ces pays? Azerbaïdjan, Arménie, Géorgie)
Si ce n’est pas indiscret, quelle voiture aviez-vous?
Salut et merci.
Gilles
Bonsoir.J’ai une Nissan X-Trail, modèle T-31 (dont je suis très content).
Le réseau Nissan est le même du rèsau Renault. Il y a des garages dans les capitales dans les trois pays. En plus, en Azerbaijan, il y a des garages à Gəncə, Quba et Şəki. Heureusement, on en a eu jamais bésoin. Pour VW, je ne sais pas.
Je suis maintenant en voyage (Albanie) donc je n’ai pas accès à mes notes papier, mais j’avais marqué dans mon ordinateur un prix de 1.11€ en Géorgie, 0.97€ en Arménie et 0.55€ en Azerbaijan. A ma mémoire, le prix de l’essence n’était pas trop différent, mais j’avoue que je n’ai pas de données précises.
A mon retour je pourrais être plus précis - mais il s’agit quand-même de données de l’année dernière, mieux vaudrait faire référence au site fuel-prices-europe.info au moins pour Arménie et Géorgie (l’Azerbaijan n’étant pas inclus).
Attention! En Turquie, qu’il faut parcourir pour arriver en Géorgie, le carburant est très cher! Il faudrait faire le plein en Bulgarie avant la frontière turque, et essayer d’arriver à la frontière Géorgienne avec le moins de carburant possible.
Bon voyage!
Bonjour
Merci pour les infos. Merci de m’avoir consacré du temps.
Gilles
Gilles,Pas de quoi.
J’ai souvent utilisé les infos des autres routards, je suis heureux quand je peux être utile.
Précisation:
Ma voiture est diesel, les prix que j’ai donné sont du gasoil, peut-être cela n’était pas clair dans mon message précédent.