La République dominicaine, au-delà des plages

La République dominicaine, au-delà des plages
© eugenesergeev - Fotolia

Certes, il y en a qui considèrent que le meilleur moyen de transport pour visiter la République dominicaine, c’est la serviette de plage ! Une serviette façon tapis volant, mais qui peinerait à décoller. Ils n’ont pas tout à fait tort…

Mais il serait bien dommage de réduire la mythique île d’Hispaniola au cocktail transat-cocotiers. La République dominicaine, qui occupe deux tiers de l’île (l’autre tiers ayant échu à Haïti), est bel et bien un pays à part entière, avec ses plages paradisiaques, ses forêts, ses savanes, ses petits villages colorés et même un sommet qui culmine à plus de  3 000 mètres d’altitude !

La Rep’ Dom’, c’est de la biodiversité en veux-tu en voilà, et c’est par ici…

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Un peu d’histoire : comment l’Inde fait perdre la boule aux Espagnols…

Un peu d’histoire : comment l’Inde fait perdre la boule aux Espagnols…
Christophe Colomb à Santo Domingo © Salazar - Fotolia

Hispaniola, c’est l’île où Christophe Colomb débarque à la Noël 1492 pour se ravitailler en eau potable, après avoir touché terre pour la première fois dans une île des Bahamas, après 72 jours de traversée, et à Cuba. Le navigateur est alors certain d’avoir atteint les Indes orientales. D’ailleurs, il a tôt fait d’appeler les natifs du coin les « Indiens », terme qui passera à la postérité.

Colomb croyait donc dur comme fer qu’il avait atteint les Indes. Du coup, il y débarque une quarantaine d’hommes chargés de fonder la première colonie du Nouveau Monde, avant de repartir vers l’Espagne.

Quand il y revient, à peine un an plus tard… Plus rien. Son contingent a été décimé par les natifs. Colomb mène alors une répression sanglante, car il entend bien exploiter illico l’or que l’île recèle. Pour ça, il fonde La Isabela en l’honneur d’Isabelle la Catholique, quelque part à l’ouest de l’actuelle Luperón.

La côte nord étant difficile à tenir, il transfère « sa capitale » sur la côte sud, plus propice à l’accostage des caravelles. Une Nueva Isabela voit le jour, en 1496. Quatre ans plus tard, un cyclone dévaste la ville. Le gouverneur de l’époque décide de reconstruire la Nueva Isabela de l’autre côté du fleuve Ozama. On la rebaptise Santo Domingo de Guzmán en l’honneur de saint Dominique, le fondateur de l’ordre des frères dominicains. Saint-Domingue est née.

Punta Cana ou l’insoutenable légèreté du farniente

Punta Cana ou l’insoutenable légèreté du farniente
Punta Cana © Eric Milet

Ok, on peut rester à Punta Cana, s’encanailler dans un resort all inclusive et dès le matin, n’avoir qu’une idée en tête : avaler son petit déj et prendre le premier petit train pour arriver sur la plage avant tout le monde….

Faut dire que le décor s’impose avec tant de force qu’on l’a vu et revu mille fois sur les fonds d’écran de nos ordinateurs : langues de sable blanc léchées par une mer turquoise disparaissant au loin dans les outremers, cocotiers tirant leur révérence vers le ciel, avec dessous des plagistes crucifiés à l’horizontale, un livre ouvert sur le visage et des écouteurs vissés sur les oreilles…

Car Punta Cana, c’est ça : prendre le farniente comme un supplément d’âme pour en faire sa religion le temps d’une semaine, entre quelques langoustes fraîchement décongelées, un mojito arraché à la paresse des heures et des soirées endiablées à écumer les discothèques… Cependant, une fois le plaisir savamment distillé du selfie envoyé à l’heure exacte où l’on sait ses collègues autour de la machine à café, il se peut que l’on caresse l’idée d’une escapade, ne serait-ce qu’une journée…

Bayahibe, sur les traces de Jack Sparrow

Bayahibe, sur les traces de Jack Sparrow
Cueva de las Meravillas © Eric Milet

Bayahibe n’est qu’à une heure de route de Punta Cana, mais c’est déjà un pays lointain. Ici pas ou peu de resort all inclusive : ils sont tous concentrés à quelques kilomètres de là, à Dominicus. À Bayahibe, c’est encore des petites adresses pour routards voyageant en électron libre et des excursions à faire à la journée.

L’une d’entre elles consiste à monter à bord d’un bateau et à cingler vers l’île de Saona. L’île aux plages paradisiaques, où fut tournée l’une des scènes de Pirates des Caraïbes, avec Johnny Depp. Une île quasiment vierge de toute activité humaine (juste un village de 200 habitants), véritable image d’Épinal de la Caraïbe, avec ses mangroves, ses barrières de corail et ses eaux de cristal.

Car Saona fait partie du Parque Nacional del Este, une réserve naturelle riche en biodiversité. C’est le parc le plus visité du pays. Quelques sentiers (faiblement balisés) permettent au routard curieux de s’aventurer à l’intérieur des terres. Notamment vers quelques grottes occupées autrefois par les indiens taïnos, et dans lesquels figurent encore quelques peintures rupestres vieilles de plus de mille ans.

Des peintures rupestres, il y en a plein les grottes à travers Hispaniola tout entière. La plus intéressante (en tout cas la plus accessible) est appelée La Cueva de las Meravillas, et se situe à une demi-heure de route de Bayahibe.

Santo Domingo, ville coloniale par excellence

Santo Domingo, ville coloniale par excellence
Fortaleza Ozama © dlrz4114 - Fotolia

Depuis la mise en service de l’Autopista del Este, Santo Domingo n’est plus qu’à 2 h 15 de voiture de Punta Cana. En partant de bonne heure, c’est presque une excursion à la journée.

Saint Domingue, mégapole de plus de 3 millions d’habitants, cache en son sein un patrimoine architectural de grande valeur : la Ciudad Colonial. Son cœur historique, avec ses rues tracées au cordeau caractéristiques des villes coloniales espagnoles, aligne de vénérables édifices du 16e s : l’Alcazar de Colón, la Fortaleza Ozama, la Catedral Primada de America, etc.

Un périmètre inscrit au patrimoine de l’humanité par l’Unesco, que l’on découvre à la faveur d’une promenade dans ses rues piétonnes, le nez en l’air, pour détailler une prouesse architecturale que les années n’ont pas encore eu le temps de digérer, la statue en bronze d’un Père de la patrie… Avant d’aller s’en jeter un dans l’un des nombreux petits café-restaurants qui ont éclos récemment, dopés par le revival du quartier.

La Plaza de España, veillée par la statue de Nicolas de Ovendo, le fondateur de la ville, a été rénovée. Elle est emblématique de cette cité élevée au rang de « première ville européenne du nouveau monde » dès 1507. Bordée par les anciens chantiers navals (Las Atarazanas), qui sont aujourd’hui autant de petits restos et de boutiques pour prendre le pouls de la ville entre deux visites de musées, elle attire irrésistiblement les promeneurs.

Santiago, pour les fanas de l’herbe à Nicot

Santiago, pour les fanas de l’herbe à Nicot
Fabrique de cigares © Eric Milet

Santiago n’est pas de prime abord une ville très rieuse. Sérieusement congestionnée, elle toussote ses gaz d’échappement dans la plaine la plus fertile de l’île, le Cibao, connue aussi pour ses mines d’or, d’argent et de nickel.

Des richesses qui ne passèrent pas inaperçues aux yeux des conquistadors : dès 1494, Bartolomeo de Las Casas en tête, les serviteurs de Dieu y fondèrent un monastère, en lieu et place de l’actuelle La Vega.

Aujourd’hui Santiago de los Caballeros, appelée ainsi en hommage à la trentaine d’aristocrates espagnols qui fondèrent la ville en 1495, est la deuxième ville du pays, avec plus d’un million d’habitants. Le centre historique de cette ville, dynamique sur le plan économique, n’en demeure pas moins vite vu. Nombreux, en effet, sont les édifices réduits en poussière par les tremblements de terre à répétition qui ruinèrent la ville par le passé.

On fait escale à Santiago une nuit, pas davantage. Le temps d’aller visiter l’une des fabriques de cigares qui font sa notoriété. Une visite que l’on peut aisément combiner avec celle du Centro León, certainement le musée de République dominicaine le plus riche, consacré à l’histoire des Taïnos, les indiens natifs de l’île.

Puerto Plata, une ville de la Belle Époque

Puerto Plata, une ville de la Belle Époque
© Eric Milet

Puerto Plata est une ville en plein boom. L’ancienne capitale économique de l’île, qui n’avait pas supporté la montée en puissance de l’insolente Punta Cana dans les années 1990, est en train de se refaire une virginité.

Terminé l’insécurité. Le gouvernement entend redorer le blason de cette cité typiquement portuaire, caractéristique de la fin du 19e et du début du 20e siècles. Son centre historique est en pleine réfection. Depuis l’arrivée des croisiéristes au port franc d’Amber Cove, situé à une encablure de là, Puerto Plata connaît une véritable cure de jouvence : rues repavées, front de mer aménagé, bâtiments restaurés, musées refaits, floraison de petits café, de restos, de galeries d’art, etc.

La ville renoue avec sa superbe d’antan, et l’on se promène aujourd’hui volontiers dans ses rues sans aucune appréhension. Ici, une sorte de palais néoclassique ou Art nouveau, là ce qui reste d’une architecture gingerbread caractéristique des Caraïbes, plus loin la façade éclatante d’une vénérable demeure en bois coloré de facture West-Indies

Ses musées ne sont pas en reste : celui de l’ambre, notamment, la matière qui, avec le larimar, concourt à la notoriété de l’île. Mais aussi, le musée sur les Pères de la nation, sans oublier les visites des ateliers de fabrication de cigares ou les distilleries de rhum. Et puis, à Puerto Plata, il y a aussi la plage…

Río San Juan, la douceur de vivre

Río San Juan, la douceur de vivre
© Eric Milet

À Río San Juan vit une petite communauté de retraités français. On les comprend. La ville cultive un certain art de vivre, avec ses petites ruelles ourlées de maisons en bois colorées, ses gargotes de poisson et ses petits bars ouverts à tous vents, qui expulsent leur merengue à tue-tête dès la nuit tombée.

Petit village de pêcheurs, Río San Juan est campé aux abords d’une lagune. Univers de mangrove, paradis des oiseaux de mer. Une balade très agréable à faire à bord d’une lancha affrétée pour l’occasion auprès d’anciens pêcheurs reconvertis dans le tourisme.

Mais Río San Juan, c’est aussi et surtout l’atelier en plein-air de la bande de graffeurs d’Evoca1, alias Elio Mercado (son vrai nom), un artiste dominicain exilé aux États-Unis depuis sa plus tendre enfance. On lui doit – entre autres – les plus belles façades d’Hollywood et de Miami. Artiste militant, Evoca1 entend fusionner l’art contemporain et la condition humaine, en interrogeant les consciences sur la pauvreté qu’engendre la mondialisation. C’est l’occasion d’une déambulation pleine de surprises à la recherche de pinturas murales souvent exécutées dans des lieux improbables…

Jarabacoa et Constanza, la Suisse dominicaine

Jarabacoa et Constanza, la Suisse dominicaine
Cascade Jimenoa Uno à Jarabacoa © donyanedomam - Fotolia

Qui, allongé sur sa serviette de plage à Punta Cana, peut imaginer qu’à moins de 4 heures de route de lui, un groupe de randonneurs à moitié congelés cherche son chemin dans le brouillard ? Et pourtant…

Hispaniola est définitivement une terre aux multiples facettes. Une sorte de kaléidoscope de paysages, de sensations, de cultures… La Cordillère centrale, qui coiffe la République dominicaine telle une couronne, porte 2 joyaux : Constanza, la station d’altitude (1 200 m) où les habitants de Santo Domingo viennent se mettre au vert, et Jarabacoa, connue pour être le point de départ d’expéditions à pied, mais aussi le théâtre de nombreux sports de plein nature : rafting et équitation notamment.

Car nous sommes là au pied du Pico Duarte, le point culminant des Caraïbes avec 3 098 m d’altitude. Son massif constitue le véritable château d’eau du pays et les cascades abondent, notamment la célèbre cascade salto de Aguas Blancas qui déverse des tonnes d’eau dans un fracas assourdissant sur près de 90 m de haut à plus de 1 800 m d’altitude.

Les 4 parcs naturels qui composent la région intéresseront en premier lieu les botanistes, les ornithologues amateurs, ainsi que les entomologistes, qui n’oublieront pas leur filet à papillons : on recense ici des centaines d’espèces endémiques (50 % des papillons du coin n’existent qu’en République dominicaine).

Fiche pratique

Pour préparer votre séjour, consultez notre fiche République dominicaine.
Office du tourisme de la République dominicaine

olympiaonboard.com Le blog d’une sympathique Française, installée à Las Galeras, qui connaît très bien le pays et en particulier la péninsule de Samaná. Peut vous donner plein d’infos pour organiser votre séjour et réserver vos hébergements.

Quand y aller ?

Pratiquement toute l’année. Il suffit de choisir sa région. Les quelques mois à éviter sont peut-être mai-juin et octobre-novembre mais on est loin d’être affirmatif car ces dernières années le climat change. Aucune règle n’est vraiment établie.

Comment y aller ?

On n’a que l’embarras du choix : vols réguliers avec Air Canada et Air France-KLM. Vols directs sur Puerto Plata ou Punta Cana avec XL Airways France ou Frenchblue. Au départ de Bruxelles avec Jetairfly. Les Canadiens opteront pour Air Transat.

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Comment se déplacer une fois sur place ?

Utiliser les transports en commun n’est pas compliqué, mais ça prend un peu de temps car il faut souvent changer de moyen de locomotion et faire des sauts de puce, les cars ne desservant que les grandes villes. Entre les villes de moyenne importance, il faut prendre place à bord d’un minibus (une guagua). La guagua ne part que quand il est plein. Ensuite, pour gagner son auberge ou un site touristique, il faut emprunter une moto-taxi (motoconcho). On l’aura compris, moins on emporte de bagages, plus c’est facile.

Pour plus d’autonomie, on peut louer une voiture. Mais de préférence un 4x4 ou un 4x2 ayant une bonne garde au sol car les routes sont défoncées quand elles ne sont pas purement et simplement encore en terre (donc glissantes et rendues dangereuses par temps de pluie). Préférez toujours réserver par internet depuis votre pays d’origine, sinon l’addition promet d’être salée si vous réservez sur place.

Où dormir ?

Pas facile de lâcher le confort de son hôtel all inclusive. Cependant, on trouve dans l’île quelques hébergements pour routard même si les adresses de catégorie moyenne manquent cruellement. Globalement, c’est assez cher, comparé au niveau de vie du pays car la plupart des adresses sont tenues par des étrangers.

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Où manger ?

De ce point de vue, aucune difficulté. On mange bien partout et pour trois fois rien dès que l’on s’éloigne des zones touristiques.

Au bord de la mer, c’est majoritairement du poisson, du lambi, de la langouste ou du crabe de lagune. Tout ça à la sauce créole ou à la plancha. L’accompagnement est souvent du riz ou de la banane plantain frite.

Celles et ceux qui ne supportent pas le poisson opteront pour le bœuf ou le poulet. Pas facile en revanche de trouver des plats 100 % végétariens, sauf évidemment dans les lieux touristiques.

Texte : Eric Milet

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