Chichibu, dans les montagnes du Japon

Chichibu, dans les montagnes du Japon
© David Michaud

En partenariat avec Seibu

Au Japon, peu nombreux sont les voyageurs qui explorent d’autres villes que Tokyo et Kyoto. Certains osent pousser leur voyage jusqu’à Hiroshima pour visiter Miyajima, l’île des dieux, mais la plupart s’arrêtent là. Pourtant avec ses 3 000 kilomètres du nord au sud, le Japon offre un choix très vaste de paysages, de richesses naturelles, d’architectures, de cultures régionales, de climats…

Sans forcément partir à l’aventure dans les montagnes reculées n’ayant pour habitants que les esprits de la nature, on peut, le temps d’une journée, explorer un Japon rural, à moindre frais et sans passer des heures dans le train.

Partons ainsi à la découverte de Chichibu, une petite ville d'environ 70 000 habitants, située en bordure des Alpes japonaises et nichée dans la préfecture de Saitama, qui jouxte celle de Tokyo.

Ces dernières années, une nouvelle dynamique fait revivre la ville, qui voyait ses jeunes partir pour la mégapole qui ne dort jamais. Chichibu est célèbre pour son festival (l’un des 3 plus importants du Japon), mais c’est aussi un lieu riche en balades et en découvertes, qui mérite le détour !

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Une ville récente au passé millénaire

Une ville récente au passé millénaire
© David Michaud

Dès votre arrivée, relaxez-vous et prenez le pouls de Chichibu : la ville étant à taille humaine, il est inutile de courir. Passez par l’office du tourisme, à côté de la gare, pour y récupérer des plans ou des informations utiles. Si vous êtes sportif, vous pourrez même y louer des vélos (1000 yens, soit 7,7 €, la journée).

Chichibu a été officiellement fondée en 1950, mais son histoire remonte à bien plus longtemps : le sanctuaire Chichibu a fêté ses 2 100 ans en 2015   ! Véritable point central de la ville, il en est l’un des principaux lieux touristiques. On le rejoint facilement à pied depuis la gare centrale Seibu, en suivant la rue commerçante de Banba. Ce parcours  vous transportera dans le temps : la rue est parsemée de vieilles boutiques, restaurants et cafés sortis des années d'après-guerre.

Prenez le temps de flâner. Chichibu vit à son rythme, ses  habitants sont souriants et accueillants. Vous attirerez sans doute leur attention : les touristes se faisant rares, un «   konnichiwa   » (bonjour en japonais) aux passants suffit à lancer une conversation en japonais, un sourire et vous voilà les bras remplis de petites spécialités locales à découvrir… c’est l’esprit des «   chitamachi   »   : «   quartiers d’en bas   » dit populaires.

Faites une pause dans le café Taizando (dont le pâtissier a étudié en France et parle un peu notre langue) pour savourer son succulent nougat glacé (500 yens, soit 3,8 €) et son pudding au Kabocha (citrouille japonaise).  Autre option : l’ambiance cosy du café Jirobata dans un style rétro/brocante d’une vieille maison restaurée. Une fois requinqué, reprenez votre route pour arriver quelques mètres plus loin au sanctuaire Chichibu.

Sanctuaire de Chichibu

Sanctuaire de Chichibu
© David Michaud

Sans être imposant, ni ostentatoire, le joli petit sanctuaire shinto de Chichibu est riche en détails.

Son histoire commence il y a 2 100 ans durant la dixième année du règne de l’empereur Sujin. Tout d’abord shinto, il fusionne ensuite avec le temple bouddhiste voisin pendant le Shinbutsu Shugo. En effet, au VIème siècle, les deux religions shinto et bouddhiste se mélangent,  afin de préserver l’ancienne religion animiste japonaise face à l’arrivée du bouddhisme de Chine. Ce n’est qu’à l’ère Meiji (1868-1912) que les deux religions se retrouvent séparées.

Le temple est alors baptisé « sanctuaire Chichibu », son nom actuel. Il contient des éléments rares, tels que  la cohabitation du blason des Tokugawa (une famille de shoguns qui régna sur le pays pendant les 200 ans de l’ère Edo) et de celui de l’empereur Meiji qui mit fin à l’ère Edo !

D’autres détails attireront votre attention, comme la version adulte des Singes de la Sagesse : la maxime habituelle «  Je ne vois rien, je ne n’entends rien, je ne dis rien » est remplacée ici par « Je vois bien, j’entends bien, je parle beaucoup ». Si la version originelle symbolise l’innocence préservée, celle de Chichibu invite à vivre en harmonie avec son environnement.

De l’autre côté du sanctuaire, vous verrez un dragon enchaîné : il représente la capture de l’esprit de la rivière – symbolisé par les dragons au Japon – dans le but d’avoir la meilleure eau. Chichibu est d’ailleurs connue pour la pureté de son eau, utile pour avoir un bon saké.

Symbole du sanctuaire, une petite chouette sculptée à l’arrière du bâtiment regarde l’étoile du nord sans tourner le dos aux esprits… car une chouette peut tourner la tête à 180°.

Le célèbre festival de Chichibu

Le célèbre festival de Chichibu
© David Michaud

Pour les Japonais, Chichibu, c’est avant tout son festival !  En effet, le festival Chichibu Yomatsuri est considéré comme l’un des trois plus importants festivals du Japon : il met en scène de très grands chars sur roues, les deux autres étant le Gion Matsuri à Kyoto et le Takayama Matsuri.

Il a lieu chaque année les 2 et 3 décembre, avec comme point d’orgue le 3 décembre. Au cours de la journée, les quatre principaux chars, après avoir été bénis au sanctuaire Chichibu et parcouru la ville, doivent, à la force des bras des tireurs, monter une périlleuse côte jusqu’à la place principale. Une fois les chars arrivés, un magnifique feu d’artifice vient couronner l’effort !

Les chars du Chichibu Yomatsuri sont de véritables œuvres d’arts artisanales. Démontés, ils seront remontés pour cette seule et unique occasion, et ornés de superbes sculptures en bois. L’ensemble, le soir venu, est  recouvert de dizaines de lampions éclairés par des bougies.

Après le feu d’artifice (qui dure 2 h 30), vous aurez tout le loisir de vous balader dans les rues de la ville animées par du théâtre de Nô, des cérémonies shinto, des danses... le tout dans une ambiance festive, avec de nombreux stands de nourriture essaimés dans tout Chichibu. De quoi se rassasier à son aise ! Et, pour se tenir au chaud en hiver, dans la nuit froide de la montagne, rien de mieux qu’un amazake (sorte de riz au lait alcoolisé chaud).

Les activités et musées de Chichibu

Les activités et musées de Chichibu
Chichibu Meisenkan © David Michaud

Vous avez raté le festival de Chichibu Yomatsuri ? Pas de panique, vous pouvez visiter le musée officiel de ce dernier, où deux chars grandeur nature sont exposés. Détail amusant : la version originale du char est tellement grande qu’elle ne peut plus être utilisée à cause des lignes électriques trop basses !

Le musée présente aussi des vidéos sur l’histoire du festival et  son déroulement de nos jours, avec des informations techniques sur la fabrication, le montage, les rites entourant l’événement, des photos historiques, et même la structure des fusées du feu d’artifice. De quoi passer un bon moment et regretter de ne pas avoir assisté au Chichibu Yomatsuri…

Les amateurs d’art n’hésiteront pas à monter sur les hauteurs de la ville pour visiter le Yamato Art Museum, qui abrite la collection privée de M. Tomita, principalement dédiée à l’œuvre de l’artiste japonais Munakata Shiko. Peut-être aurez-vous-même la chance de croiser M. Tomita en personne !

Enfin, si vous êtes en famille, une visite au Chichibu Meisenkan s’impose ! La production de cette ancienne fabrique de textile de soie fit la réputation de la ville de l’ère Meiji jusqu’à l’après-guerre. Vous pourrez, en plus de la visite du musée, participer à de nombreux ateliers de tissage et de teinture de fils de soie, de confections d’objets en tissu...

Pour les amoureux de grands espaces et de randonnées

Pour les amoureux de grands espaces et de randonnées
Festival de Shiba-Sakura © Seibu

Chichibu se trouvant au cœur des montagnes, les amoureux de grand air et de marche à pied seront comblés ! Il existe de nombreux chemins de randonnée, permettant d’admirer des sites naturels magnifiques : des gorges creusées par une tumultueuse rivière, des cascades, des vues imprenables sur les montagnes...

Au cours de vos randonnées, visitez la grotte préhistorique de Hashidate Shonyudo, un site qui n’a certes pas l’envergure de Lascaux, mais mérite le détour, ne serait-ce que pour le bon café qu’on y sert !

Les amateurs de sensations fortes feront la descente en bateau (Rain Kudari) de la rivière, plutôt tumultueuse dans les gorges de Nagatoro, avant de visiter le sanctuaire Hodosan, qui fait partie des trois principaux sanctuaires de Chichibu.

Les randonneurs pourront se balader le long de la rivière Iwadatami, faire un tour au lac Chichibu ou gravir le mont Buko (1304 mètres).

Plus bucolique, le festival de Shiba-Sakura, qui se déroule de mi-avril à fin mai dans le parc Hitsujiyama, ravira les photographes.  Ce très grand champ couvert de fleurs Shiba-Sakura vous enchantera par sa beauté.  Originaire d’Amérique du nord, ce type de végétation est également connu sous le nom de « Moss Phlox » ou « Phlox Subulata ».

Il existe 6 sortes différentes de Shiba-Sakura (littéralement « l’herbe de fleur de cerisier ») qui a la particularité de recouvrir complètement le sol, offrant une magnifique palette de couleurs et de nuances, allant du rose au violet. Le tout dans un paysage vallonné avec, en toile de fond, le superbe et vénéré mont Fuji !

 

En haut de la montagne : le sanctuaire Mitsumine

En haut de la montagne : le sanctuaire Mitsumine
© David Michaud

Il vous faudra prendre le bus ou louer une voiture pour atteindre le sanctuaire de Mitsumine. Un site à ne pas manquer pour son ambiance, son environnement naturel et la vue magnifique sur les montagnes et la ville de Chichibu.

Caché dans le parc national de Chichibu Tamakai, le sanctuaire de Mistumine se trouve sur le mont du même nom (1102 mètres) d’où il domine la vallée depuis plus de 2000 ans.

L’atmosphère mystique et grandiose de ce site sacré est renforcée par les gigantesques cèdres centenaires qui bordent les chemins.  Les décorations ostentatoires du sanctuaire contrastent avec la sobriété de la verdure environnante.

La première porte Zuishinmon franchie, le visiteur a le sentiment d’entrer dans un autre univers. Les gardiens sont ici des loups (Okami, messagers des dieux de la montagne), la communion avec les esprits se retrouve partout, des pèlerins s’y purifient, non pas avec de l’eau (car l’hiver elle gèle), mais avec des petits bâtonnés ornés de paille de riz.

Un couple pourra y pratiquer un rite chamanique avec un grand arbre Enmusubi No Ki afin d’obtenir un amour profond et un bon mariage, d’autres toucheront un arbre pour avoir son énergie (le sanctuaire étant connu pour être un « Power Spot » au Japon)… etc…

Enfin, une fois à Mitsune, remarquez bien la statue au sommet de la montagne : elle représente le fondateur présumé du sanctuaire, le prince Yamato Takeru, un héros légendaire et le troisième fils de l'empereur Keiko !

Les spécialités culinaires de Chichibu

Les spécialités culinaires de Chichibu
© David Michaud

Difficile d’évoquer un lieu au Japon, sans parler de ses spécialités culinaires. Depuis 2013, le Washuku – ou l’art traditionnel de la cuisine japonaise - est inscrit à l’UNESCO comme patrimoine culturel immatériel. Un choix justifié tant la culture du bien manger et du bien-être est essentielle dans la vie quotidienne des Japonais.

Ainsi la ville de Chichibu n’échappe pas à la règle des spécialités locales. Les champignons et autres légumes de montagnes ont la part belle, mais les restaurants de soba (nouilles de sarrasin) sont si nombreux que l’on peut dire sans exagérer que Chichibu est synonyme de soba.

On en compte près d’une soixantaine, dont un certain nombre de restaurants de renom. Si la base du plat (les soba) reste la même, chaque restaurant a sa recette secrète pour préparer la sauce délicieuse dans laquelle vous tremperez vos soba.

Les mets locaux sont l’ayu (poisson de rivière), le tennen gori (sorte de réserve d’eau que l’on va découpe en blocs de glace en hiver), les manju (pains vapeur), le tout savouré autour d’un irori (foyer pour la cuisine en plein milieu d’une pièce).

Vous pourrez aussi apprécier le waraji katsudon (porc pané qui rappelle les chaussures traditionnelles « waraji »), qui a fait la réputation du restaurant à l’entrée du sanctuaire Mitsumine, ou encore le buta miso don (bol de riz recouvert de tranches de porc sauté au miso) du restaurant Nosaka à quelques minutes à pied de la station de Seibu Chichibu.

Visite de la distillerie Buko Masamune

Visite de la distillerie Buko Masamune
© David Michaud

Ne manquez donc pas l’occasion de visiter la distillerie Buko Masamune, fondée il y a 262 ans et reconnue pour la  haute qualité de sa production. Elle transforme 1 500 kg de riz en alcool quatre fois par an (il faut 2 mois pour que la fermentation du riz permette d’obtenir un saké).

Une fois la réservation effectuée, vous pourrez visiter la distillerie et y déguster – avec modération - les différents alcools qui y sont produits. On les trouve rarement en dehors de la ville, 95 % de la production étant vendue et consommée localement.

Dans l’un des bâtiments, un puits permet de voir l'eau souterraine, qui a été désignée comme l'une des meilleures eaux de l'ère Heisei (ère de l’empereur actuel depuis 1989). Les visiteurs peuvent en puiser pour la boire, et même y remplir des bouteilles pour la ramener chez eux.

Le bâtiment abritant la boutique, vieux de deux siècles, a été désigné comme un bien culturel matériel national. Cette visite originale vous permettra de découvrir un peu plus l’histoire de la ville de Chichibu, mais aussi d’approfondir vos connaissances sur le saké et sa production.

Pour en savoir plus sur ce breuvage, on peut visiter, dans les environs de Chichibu, Sakezukuri no Mori, littéralement « la forêt de la distillerie de saké » fondée en 1749, qui possède un musée (200 yens l’entrée, soit 1,7 €). Enfin, les amateurs de whisky ne peuvent pas passer à côté de la distillerie Chichibu ouverte en 2008 par Ichiro Akuto, petit-fils du fondateur de la distillerie de Hanyu fermée depuis l’an 2000.

Fiche pratique Chichibu

Fiche pratique Chichibu
Train Red Arrow © David Michaud

Préparez votre voyage avec notre guide en ligne Japon.

Office du tourisme de Chichibu : http://www.chichibu-omotenashi.com/

Guide pratique pour Chichibu : http://www.seibu-group.co.jp

Guide de la région : http://www.sainokuni-kanko.jp

Site officiel du Shiba-Sakura : http://www.shibazakura.jp

Comment y aller ?

Le plus simple et rapide depuis Tokyo est de prendre la ligne directe Seibu "Red Arrow" : un train Limited Express qui rejoint Seibu Chichibu Station en 90 minutes depuis la station Ikebukuro à Tokyo. Il y en a un toutes les heures et il faut réserver sa place. Le prix est de 1420 yens (11 €) l’aller simple.

Pour plus d’informations : www.seibu-group.co.jp

Quand y aller ?

Toutes les saisons sont agréables, mais éviter quand même l’hiver car, à part le célèbre festival Chichibu Yomatsuri les 2 et 3 décembre, peu d’activités sont praticables : les descentes de la rivière Nagatoro sont fermées ainsi que certains musées, et les basses températures refroidiront ceux qui veulent faire de la marche en montagne.

Le printemps est idéal avec, de mi-avril à fin mai,  le festival Shiba-Sakura, tout comme l’été pour prendre un peu de fraîcheur, et l’automne (à partir de début novembre) pour admirer la nature et ses couleurs de feu.

Où dormir ?

Nombreuses possibilités d’hébergements à Chichibu, allant du business hôtel au ryokan (désignant un hôtel haut de gamme traditionnel) Le plus étonnant est Miyamotoke Ryokan, tenu par un ancien sumo et gagnant du grand prix d’Omotenashi Award («  omotenashi » veut dire : « sens de l’accueil ») de Saitama. Une récompense bien méritée tant le patron est adorable et sait gâter ses clients (le diner y est délicieux et sans fin) ! Le bar tenu par le patron lui-même possède un choix d’alcool fait maison assez étonnant, dont la base s’étend de simples fruits à des vipères entières ! Voir https://www.instagram.com/p/_fjL5WEULM/

Où manger ?

Au Japon ce n’est pas le choix qui manque, tant les mets sont délicieux dans n’importe quel petit bouiboui.

On vous recommande cependant (le Japon n’ayant pas de nom de rue, il est fortement recommandé d’utiliser un GPS pour trouver les adresses) :

- Le café Taizando : pour son succulent nougat glacé et son pudding au kabocha (citrouille japonaise), 500 yens (3,9 €) chacun.

- Le café Jirobata : pour son style rétro/brocante dans une vieille maison restaurée sur la rue commerçante Banba.

- Le restaurant Oshimaya en haut du mont Mitsumine : pour son waraji katsudon (1000 yens, 7,8 €).

- Le restaurant Nosaka à proximité de la station de Chichibu : pour son Buta Miso Don (900 yens, 7 €).

Commencez votre voyage en musique, écoutez notre playlist Routard Japon.

Playlist Routard Japon

Texte : David Michaud

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