La couleur de la peau
Auteur : Ramón Díaz-Eterovic
Editeur : Métailié
230 Pages
Heredia est un privé de Santiago. En sa compagnie, nous arpentons de livre en livre cette ville durant des enquêtes imaginées par Ramón Díaz-Eterovic. La description des quartiers, rues et avenues est d’une telle précision que les connaisseurs de la capitale chilienne y retrouveront certainement quelques-uns de leurs lieux familiers. Les autres lecteurs peuvent s’équiper d’un plan ou tout simplement suivre Heredia dans ses aventures.
Même s’il goûte peu le vocable, Heredia est un vrai détective, du genre à ne pas lâcher prise avant d’avoir compris le fin mot de l’histoire dans laquelle son auteur l’a plongé. Solitaire mais sociable, il a autour de lui des interlocuteurs qui lui permettent de faire le point. En premier lieu Simenon, son chat avec qui il discute aussi bien de son travail que des choses de la vie. Le félin n’a aucune illusion sur les être humains, comme son homonyme romancier. Il y a aussi Anselmo, un kiosquier turfiste haut en couleurs, un journaliste, des policiers… et des belles de rencontre.
Dans ce roman, Heredia mène une enquête pour le compte de Roberto Coiro dont le jeune frère Alberto a disparu. Tous deux font partie de ces nombreux immigrés péruviens venus tenter leur chance au Chili depuis une vingtaine d’années. La plupart sont victimes d’une xénophobie latente comme nous l’apprenons en accompagnant notre héros dans ses pérégrinations. Alors que s’est-il passé ? Vous le saurez en lisant ce roman dont l’intrigue est un parfait prétexte à nous faire découvrir le cœur d’une ville et rencontrer quelques-uns de ses habitants, pour beaucoup brinqueballés entre leurs rêves et de rugueuses réalités auxquelles ils sont confrontés. Vous avez dit Simenon ?
Texte : Michel Doussot
Mise en ligne :