Atlas des peuples d’Europe centrale

Auteur : André et Jean Sellier

Editeur : La Découverte

200 Pages

Fascinante lecture que celle de cet ouvrage. Il nous plonge dans un monde incroyablement compliqué que les Occidentaux connaissent très mal. La présence des nombreuses cartes qui s’y trouvent est d’ailleurs absolument nécessaire si l’on veut comprendre quelque chose à ces peuples d’Europe centrale qui se sont pour beaucoup d’entre eux mélangés sur des territoires ayant très souvent changé de contours et de nom.
Si l’histoire de ces peuples n’était pas aussi lourde de tragédies, il serait presque amusant d’en suivre les péripéties au cours des siècles, ce à quoi nous invite cet atlas édité pour la première fois en 1991 (il s’agit ici de la cinquième mise à jour). Les derniers grands bouleversements datent du XXe siècle, on sait quels effets ils ont eus : invasions, massacres, mise sous tutelle des « pays de l’Est » par l’URSS…
De la Finlande à la Grèce, de la Tchéquie à l’Ukraine, les Centre-Européens se sont continuellement trouvé être l’objet d’ambitions impériales. L’Allemagne, la Russie, l’Empire ottoman, ainsi que l’Autriche, la Suède et l’Italie se sont partagés les terres de ces « petits » peuples constitués de Slaves en majorité, ainsi que de Finno-Ougriens (Finlandais, Estoniens, Hongrois), d’Albanais, de Grecs et une multitude de minorités : Sorabes d’Allemagne, Turcs de Bulgarie, Allemands de Transylvanie, laquelle est roumaine, mais fut aussi hongroise… sans oublier les Juifs et les Tziganes.
Les auteurs discernent vingt peuples principaux, chacun ayant sa destinée propre. Avec l’entrée ou la volonté d’entrer dans l’Union européenne de la quasi-totalité des actuels États qui les représentent, on peut penser que la suite de l’histoire devrait être plus calme que par le passé. Cela dit, une quinzaine d’années après les guerres yougoslaves, les points chauds restent nombreux.