Le Salon du Goût de Turin
L’organisation Slowfood milite pour la (très) bonne bouffe et contre - on l’aura compris - la fast food. Sous son impulsion, se tient à Turin du 24 au 27 octobre, le Salon du Goût, « village global » de l’œno-gastronomie et des produits agroalimentaires : une expérience sensorielle hors du commun.
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Slowfood est une organisation aux intentions louables : elle veut fédérer les amoureux de la bonne chère, défendre les bons produits, lutter contre l’uniformisation de la nourriture et prendre du plaisir. Outre un site Internet regorgeant d’informations, Slowfood réunit ses membres sous forme de convivium, où chacun fait découvrir des produits locaux aux autres convives (un membre de Slowfood ne sort jamais sans son tire-bouchon). Mais la plus visible des actions de Slowfood est manifestement ce Salon du Goût : au programme, cinq cents exposants, une œnothèque de deux mille cinq cents étiquettes, des cours, des dégustations, et des « produits sentinelle ».
Laboratoires du Goût
Les Laboratoires du Goût sont sans aucun doute une des « marque de fabrique »
de Slowfood. Inutile de préciser que l’on est ici dans une autre dimension.
Les laboratoires permettent de rencontrer des producteurs d’exception, goûter
et acheter des mets hors norme. Citons par exemple le « vrai » saumon
sauvage irlandais, la mozzarella d’auteur (?), ou la truffe blanche piémontaise
à l’odeur presque entêtante. Ces laboratoires permettent de goûter et d’apprendre
en même temps... Et peuvent être le point de départ d'un itinéraire Slow. Car
il est possible de sortir du salon, et de partir en balade sur le territoire
piémontais d’une manière assez élégante. Exemple de balade proposée : visite
du chai Albino Rocca di Barbaresco, déjeuner des Langhe à la trattoria-vinothèque
Langhet dans la Valle Talloria, visite d’Alba, la ville aux cent tours, suivie
d'une promenade dans les bois en compagnie d’un trifulau et de son chien
pour apprendre les secrets de la recherche de la truffe blanche d’Alba.
Attention, vous bavez sur votre clavier...
Les produits « sentinelle »
Lors du Salon 2000, Slowfood a déniché quatre-vingt-onze produits menacés
de disparition dans les coins les plus perdus d’Italie. Ils furent intronisés
produits « sentinelle ». Des fromages rares, comme la ricotta affinée
dans le foin, de grandes charcuteries n’ayant survécu que grâce à la tradition
familiale, ou d’anciennes variétés de fruits ont été soumis à l’attention des
médias et du grand public. Cette action a contribué à les sauver.
En 2002, Slowfood continue sur cette voie. Cent trente produits sentinelles
italiens seront présents : on découvrira notamment le pain d’Altamura,
cuit au feu de bois, avec ses arômes de grillé aux nuances vanillées, ou le
lapin d’Ischia, élevé dans des fosses creusées dans le terrain tufier à une
profondeur de trois mètres. Bien. Par ailleurs, Slowfood lance cette année les
sentinelles internationales, une fenêtre ouverte sur des pays, des façons de
vivre lointaines et passionnantes : à découvrir, le vignoble grec mavrotragano
de l’île de Santorin, réduit à quelques plantes de la rare variété rouge, et
le yacon argentin, une racine d’une grande ressource dont on obtient des confitures
raffinées et des glaces savoureuses.
Restaurants
Un conseil avant d’entrer au Salon : décidez que vous allez manger salé
le matin, et sucré l’après-midi, par exemple. C’est important, vu que les stands
de fromagers et de chocolatiers peuvent se côtoyer, il est préférable de faire
deux tours, plutôt que se badigeonner le système digestif comme des bourrins.
Et si vous décidez à un moment de vous attabler, alors intéressez-vous à ces
restaurants de la région qui ont décidé de participer au Salon. Dans un rayon
de 60 km autour de Turin, de nombreux établissements proposent des menus
particuliers, allant de 35 à 120 € (réservations conseillées sur le
site).
Renseignements : www.slowfood.it
Texte : Richard Bellia
Mise en ligne :