Serpent humain au carnaval de Dunkerque

Serpent humain au carnaval de Dunkerque
© Mairie de Dunkerque

Du 19 janvier au 10 mars, rendez-vous au carnaval de Dunkerque, l’événement qui, pendant deux mois, habille le Nord de couleurs éclatantes. Au programme : chants paillards, costumes, parapluies, liesse et alcool à flot, prétexte à toutes les rencontres, dans un incroyable élan de générosité et de complicité. Une tradition presque vitale pour les Dunkerquois et qui, chaque année, se fait plus attendre.

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Avant d'aller en mer…


Le carnaval de Dunkerque trouve l’une de ses origines dans le passé maritime de la ville. Au XVIIIe siècle, Dunkerque était le lieu de départ des grandes campagnes de pêche en Islande. En mars, avant de partir en mer, les pêcheurs et leurs familles festoyaient, dansaient et chantaient dans les auberges à l’occasion de la « foye ». Puis, petit à petit, masqués, ils investirent la rue et ce fut le début de la « visscherbande », autrement dit la bande des pêcheurs que l’on retrouve encore aujourd’hui au carnaval.
Au premier abord, le carnaval est un véritable capharnaüm, une immense pagaille humaine. Pourtant, la fête se déroule en plusieurs temps bien définis : les bandes, joyeux défilés de l’après-midi, les bals endiablés du soir et les chapelles, lieux de beuveries chaleureuses qui font la connexion entre ces événements. Dans les cafés et les maisons qui jalonnent le parcours de la bande, bière et allégresse coulent à flots pour se désaltérer et reprendre des forces. Cette longue période festive de dix semaines connaît son paroxysme avec les Trois Joyeuses : trois jours de fête sans dormir ou presque, durant le week-end qui précède Mardi gras.

Entrez dans la bande !


Voyez comme on danse dans ce véritable serpent humain, multicolore, qui investit les rues de Dunkerque pendant plus de quatre heures. C’est le tambour-major vêtu d’un costume d’Empire et sa fanfare en ciré jaune, fifres et tambours confondus, qui mènent le cortège. Suivent alors les premières lignes constituées de carnavaleux robustes et chevronnés dont la mission est de contenir le flot humain qui se trouve derrière eux. Si c’est la première fois que vous venez, cette place pourtant convoitée est déconseillée, les mouvements de foule y sont impressionnants ! La bande défile en rang, parapluies ouverts, bras dessus bras dessous, et chante continuellement à tue-tête un répertoire connu de tous, fait de chansons grivoises aux sonorités nordiques étonnantes. La marche est ponctuée selon le rythme des chansons et, dès que la musique se fait plus rapide, le « chahut » commence. Les premières lignes s’arrêtent et la masse de la bande continue à avancer en sautant et chantant. Toutes les lignes se retrouvent alors compressées. On joue des coudes dans une joyeuse pagaille, une cohue indescriptible.

Rigodon et bals


Après les jets de harengs devant l’hôtel de ville, les bandes se rejoignent sur la place Jean Bart (où trône le géant Reuze Papa) vers 19 h pour le rigodon final, dernier temps fort de la bande où l’énergie des plus audacieux éclate. Les masques chahutent, tournent et s’entrechoquent autour d’un kiosque à musique à tel point qu’une fumée de chaleur humaine s’élève de ce joyeux manège. Parfois, ils sont tellement serrés qu’ils semblent ne plus toucher terre. Le rigodon s’achève dans un moment d’émotion où tous les carnavaleux se mettent à genoux et, les bras tendus vers le ciel, entonnent avec émotion la cantate à Jean Bart. Un moment à ne pas rater. Puis on fait chapelle (bien sûr) avant d’aller au bal.
Les bals sont organisés par différentes « sociétés philanthropiques carnavalesques » pour venir en aide aux nécessiteux. Ces associations sont reconnaissables, entre autres, à la couleur de leurs parapluies. Les bals se déroulent presque tous dans la grande salle du Kursaal de Malo. Un orchestre alterne airs à la mode et musique du carnaval. Et les masques, tout comme dans la bande, marchent et chahutent sur des airs connus. On ne peut manquer d’être frappé par ce festival de couleurs éclatantes, par la chaleur humaine qui règne dans la salle et qui n’existe nulle part ailleurs. Le bal atteint son apogée avec le chahut de minuit et il faut être initié pour avoir le cran de s’immiscer dans cette ivresse collective. Vers 5 h du matin, après tant d’efforts, les carnavaleux vont se réconforter en allant manger une bonne soupe à l’oignon. Allez voir du côté des bars de la plage de Malo (à deux minutes du Kursaal). Là-bas, la fête continue !

Infos pratiques


Quelques conseils
Si vous venez en tant que spectateur, les intrigueurs et les « figuemen » ne manqueront pas de vous faire participer au spectacle en venant vous chatouiller avec leur plumeau et leur hareng fumé. Vous êtes prévenus !
Le mieux étant tout de même de participer, voici quelques conseils :
- Munissez-vous de bonnes chaussures bien solides auxquelles vous ne tenez pas, car on se fait beaucoup marcher sur les pieds !
- Choisissez un costume plus solide que sophistiqué, car, mis à l’épreuve des chahuts, il risque d’être abîmé. Messieurs, pour vous fondre dans la masse, sachez que le costume le plus prisé consiste en bas résilles (déchirés bien sûr), porte-jarretelles, chapeau loufoque et manteau de fourrure.
- Connaître quelques chansons : certaines, comme « Ta lire, ta loure » ou « Roule ta bosse », reviennent souvent.
- Pour les débutants, essayer de trouver des costauds qui pourront repousser les gens lors des chahuts : la première fois, c’est toujours impressionnant !
- Pour les célibataires, sachez que les bals sont le moment pour trouver carnavaleux ou carnavaleuses à son pied ou pour faire de nombreux « zeutches » (baisers) à qui le veut bien.

Quelques dates à ne pas manquer
- Bal des gigolos gigolettes, le 16 février
- La bande de Malo, le 17 février
- Bal du Sporting, le 23 février
- Bal du printemps, le 2 mars

Où manger ?
L’Estaminet flamand : 6, rue des Fusillés-Marins.
Tél. : 03-28-66-98-35.
Menu de 12,2 à 15,2 €. Un des rares estaminets à l’ancienne en pleine ville. Question décor, vous ne serez pas déçus : mobilier flamand, vieux poêle, et, bien entendu, cuisine flamande traditionnelle : potjevlesch, tripes à la bière, flammekuche, etc. Ambiance garantie, surtout pendant le carnaval. Mais n’oubliez pas de réserver !

Texte : Élodie Sanson

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