Alimentation, hygiène, baignade, soleil, animaux, sexe
TweetL’alimentation
Les crudités
Les crudités posent un réel problème, pouvant être souillées par ce que nous appellerons pudiquement " l’engrais humain ". On peut donc attraper avec elles toutes les maladies de l’eau souillée décrites préalablement. Ceci s’applique bien sûr aux légumes qui n’ont pas une peau ou écorce protectrice : salade, carottes crues, tomates, etc… Pas de problème pour l’avocat, le melon…
Alors que faire ?
– Soit on se passe de crudités, ce qui est dommage car c’est bien
agréable en climat chaud et parce que c’est bénéfique sur le plan nutritionnel :
c’est néanmoins possible en cas de séjour court.
– Soit on prépare soi-même la salade, en la lavant bien, feuille par feuille,
avec une eau propre. Au restaurant : n’hésitez pas à aller faire un tour
aux cuisines en demandant gentiment au patron de vous accompagner.
Le conseil de l’OMS pour les fruits et les légumes : " pelez, faites
bouillir, cuisez ou laissez "
Les viandes
Elles ne posent pas trop de problèmes. Il suffit de s’assurer qu’elles ne sont pas trop faisandées et surtout qu’elles sont bien cuites et servies bien fumantes. L’idéal est un ragoût. Sur le plan sanitaire, c’est le mouton qui pose le mois de problème, et le porc qui en pose le plus.
Poissons
Les poissons de rivière ne posent pas de problème s’ils sont frais.
Pour les poissons des mers tropicales, le principal risque est la ciguatera
(ichtyosarcotoxisme) encore appelée " gratte " : certains
poissons tropicaux contiennent dans leur chair une toxine qui entraîne, immédiatement
après l’ingestion, au minimum des démangeaisons, au maximum des chutes de tension
pouvant être graves.
Quelques trucs pour éviter la ciguatera :
– Un poisson est d’autant plus à risque qu’il est plus gros, plus vieux, plus
carnivore.
– Ne pas consommer de poisson là où les gens du coin n’en mangent pas.
– Montrer votre poisson à un habitant (un vieux si possible) ou un professionnel
(pêcheur, restaurateur) et demandez-lui si vous pouvez le manger.
Les coquillages
Sauf s’ils viennent d’une mer bleue et claire, loin de toute ville et de toute pollution, et si les habitants les consomment, il faut les éviter : n’oubliez pas que, même en Europe, on prend de grandes précautions et que chaque année le ramassage des coquillages est interdit sur certaines de nos côtes.
Les produits laitiers
Quel dommage de s’abstenir d’une calebasse de lait d’une vache sahélienne
ou d’une bufflesse indienne : c’est délicieux. On peut effectivement attraper
tout un tas de méchantes maladies avec le lait. Alors si vous craquez, faites
bouillir le lait pendant de longues minutes. Vous pouvez compléter le traitement
en rajoutant ensuite un comprimé d’Aquatabs® ou Micropur DCCNA® par litre (comme
pour l’eau).
Les fromages frais, caillettes, et autres yaourts artisanaux sont
parfois de véritables bouillons de culture : on évite.
Mêmes remarques
pour les glaces, sauf si l’on est sûr qu’elles proviennent d’une industrie bien
contrôlée.
Autres recommandations
Dernier point, qui est peut être le plus important: avant toute manipulation
d’aliment, se laver les mains au savon de Marseille, ongles courts.
N’écoutez surtout pas les voyageurs du dimanche qui,
craignant l’alimentation locale, commencent à ingurgiter des antiseptiques intestinaux
voire des antibiotiques dès leur descente d’avion. Ceux-là n’ont rien compris
et d’ailleurs vont être bientôt malades. En prenant ces médicaments à titre
préventif, ils ne font que fragiliser leur flore intestinale normale, laquelle,
affaiblie, laisse alors le champ libre aux bactéries dangereuses qui trouveront
ainsi un " terrain ", vierge à coloniser.
Ne pas oublier que, si une boisson peut être stérile, le verre ne l’est pas. Le laver avec une eau propre, on bien boire à la bouteille. Pensez aussi aux
glaçons, qui ne sont sûrement pas faits avec une eau parfaitement potable.
Hygiène générale
– Pas trop de douches (pas plus de deux par jour) : on a besoin
de notre sébum pour lutter contre les infections cutanées.
– Lavage des mains et des pieds : aussi souvent qu’on veut.
– Les pieds : s’ils doivent être protégés (des insectes, des végétaux,
de la boue) par des chaussures fermées, celles-ci ne doivent être faites d’aucun
matériau synthétique : plastique = transpiration = macération = mycose..
– Même remarque pour les chaussettes. Chaque fois que l’on peut, on laisse les
pieds respirer. NB : pas de chaussures neuves pour les treks et les randonnées
= uniquement chaussures déjà "rodées".
– Ne porter que des vêtements en fibres naturelles, suffisamment amples pour
qu’ils ne collent pas à la peau : couleur claire (blanc, beige), non bariolés
de toutes les couleurs de la nature (sinon, attention aux guêpes !).
– Chapeau à large bord, en toile claire.
– Dans les zones de désert, emporter des vêtements à la fois pour pays chaud
(le jour) et pour pays froid (la nuit).
Les baignades
– Pas de baignade en eau douce chaude et stagnante : risque
de bilharziose et autres parasitoses. En revanche, on peut se baigner au milieu
d’un fleuve à grand débit car les parasites et leurs vecteurs ne prolifèrent
qu’en eau calme (à partir d’un bateau ou d’une jetée : car sinon, il faut
revenir sur la berge en marchant dans l’eau du bord qui est à faible débit et
donc à risque).
– Attention cependant aux crocodiles, piranhas…
– Si on s’est baigné dans une eau stagnante, volontairement ou involontairement,
il faut, dès la sortie, s’essuyer vigoureusement et surtout ne pas laisser sécher:
c’est lors du séchage que certains parasites pénètrent dans la peau). Et pas
de panique : aujourd’hui, la bilharziose se soigne très bien, sans aucun
risque ni effet secondaire.
– En mer, il n’y a quasiment pas de risque infectieux : les risques ici
s’appellent vives, méduses, physalies, poissons-pierre, coraux… et aussi courants,
barres, requins, murènes… se renseigner.
– Enfin, si l’on se fait bronzer sur une plage également fréquentée par des
chiens, on peut attraper un de leurs parasites : c’est ce que l’on appelle
la " larva migrans ". Un petit " ver "
viendra se balader sous votre peau : c’est impressionnant mais ce n’est
pas bien grave. En tout état de cause, mieux vaut choisir pour buller, une plage
propre, bien sauvage pas trop fréquentée par les chiens et s’allonger sur une
natte.
Attention également au Brésil, au bicho de pé, un parasite vivant sous le sable et pénétrant sous la peau du pied.
Mieux vaut marcher en chaussures sur les plages tropicales.
Le soleil
Il ne faut pas hésiter à se protéger comme les touaregs, avec des
vêtements recouvrant tout le corps.
Et aussi, un chapeau, des lunettes de soleil filtrant les UV, et des crèmes
de protection solaire d'indice maximal.
On doit être d’autant plus vigilant que l’on a une peau plus claire. Attention :
la prudence la plus extrême est de mise si vous prenez certains médicaments
(ils sont nombreux) qui font mauvais ménage avec les rayons ultraviolets :
protection maximale.
Bébêtes
Les serpents
En cas de morsure de serpent, bien qu’il s’agisse d’une
situation stressante, il faut essayer de garder la tête froide. Pas de sérum
antivenimeux en-dehors d’un hôpital, on l’a vu. Pas d’incision, de succion :
cela ne sert à rien et peu même compliquer les choses sur le plan local. Eventuellement,
mettre un garot, pas trop serré, desserré au moins une fois par demi-heure,
et laissé au maximum 6 heures.
Se rendre au centre médical le plus proche, sans
affolement. Il n’y a rien d’autre à faire par soi-même. Certains croient aux
vertus de la " pierre noire " partout disponible là où sont
passés les Pères Blancs : c’est sans preuve scientifique, mais pourquoi
pas ?
Les pompes aspirantes manuelles type ASPI-VENIN® ou EXTRACTOR® sont
sans doute utiles.
Pour éviter la rencontre des serpents :
– Faire du bruit en marchant (c’est-à-dire en ayant une démarche
lourde et appuyée : inutile de chanter ou de siffler : les serpents
sont sourds) : la plupart des serpents s’éloignent (pas tous).
– Pour les najas cracheurs qui envoient dans les yeux un venin cécitant avant
de mordre, les indigènes portent souvent un " leurre " bien
brillant loin des yeux : par exemple une médaille en pendentif : le
serpent vise ce qui brille et réfléchit la lumière (les yeux) ; les lunettes,
c’est aussi bien.
– Ne pas dormir à même le sol, mais plutôt si possible dans un lit de toile
surélevé de 10 ou 20 cm (ou un hamac).
– Prendre conseil auprès des habitants sur les endroits qui pullulent de serpents.
– Ne jamais toucher un serpent, même s’il paraît mort (sauf si la tête est dûment
détachée).
Les scorpions
Pour les piqûres de scorpion, il n’y a rien de plus à faire. Pour
les éviter :
– Ne pas marcher pieds nus.
– Examiner vos chaussures avant d’y mettre les pieds.
– Secouer vos vêtements avant de les enfiler.
– Examiner le lit ou le sac de couchage avant d’y entrer. Un truc assez classique
si vous utilisez un lit de camp : poser chacun des pieds du lit dans une
vieille boîte de conserve et remplir d’eau voire de gazole (mesure efficace pour
les scorpions, et certains cafards, araignées…).
Les hyménoptères
Les hyménoptères (guêpes, abeilles, frelons,….) :
particulièrement agressifs sous les tropiques.
Certaines personnes allergiques
peuvent mourir de leur piqûre. Si vous avez des raisons de penser que vous êtes
allergique, si vous avez déjà fait des réactions anormalement importantes après
une piqûre de guêpe ou d’abeille, signalez-le à votre médecin avant le départ ;
il pourra vous prescrire des médicaments qui seront susceptibles de vous sauver
la vie le moment venu.
Dans les autres cas, la piqûre est certes douloureuse
mais banale : ne rien faire. Attendre que cela passe.
Pour éviter les bestioles :
– Ne pas porter de vêtements de toutes les couleurs.
– Ne pas se parfumer , tout au moins le jour.
– Utiliser les répulsifs anti-moustiques qui éloignent parfois aussi certains
hyménoptères.
– Ne pas gesticuler en cas d’attaque ; changer calmement d’endroit :
vous êtes peut-être sur le territoire d’un essaim.
– Si, en marchant, la concentration de guêpes augmente, rebroussez chemin et
faites un détour large ; si une guêpe vient dans votre voiture, arrêtez-vous
calmement pour l'en chasser.
Les papillons
Dans certaines régions tropicales (Centrafrique, Guyane par exemple),
les papillons peuvent transformer votre séjour en un cuisant cauchemar :
c’est ce que l’on appelle la papillonite.
Au cours de leurs battements d’ailes,
certains papillons tropicaux répandent des micro-fléchettes porteuses de substances
toxiques : le contact cutané avec ces substances entraîne des lésions très
rouges et douloureuses, cuisantes comme une brûlure. Il n’y a pas de complication
dangereuse possible, mais il n’y a pas non plus de traitement efficace. La lésion
peut durer une bonne quinzaine de jours.
Dans les pays où sévit la papillonite, il faut éviter :
– D’écraser contre sa propre peau, par un geste naturel de défense,
tout papillon (même les petits) .
– De laisser sécher le linge à l’extérieur : les linges blancs ou bariolés
attirent les papillons qui virevoltent autour et y déposent leurs micro-fléchettes
empoisonnées. D’une manière générale, le linge, les draps doivent être dûment
repassés à chaud, ce qui permet également d’éviter beaucoup d’autres affections
cutanées (myiase en particulier).
Les moustiques
Se protéger des insectes porteurs du paludisme, mais aussi de la dengue ou du chikungunya, c’est aussi se protéger d’un grand nombre de maladies transmises par les petits insectes volants.
Comment éviter les piqûres ?
- Utiliser un bon répulsif (à base de diéthyl toluamide DEET, ou acétyl butyl alanilate d'éthyl IR3535, ou caroxylate de Sec-butyl pipéridine KBR3023 ou citriodiol)
- Port de vêtements imprégnés et couvrant le corps le soir
- Utiliser une moustiquaire imprégnée d'insecticide.
Les animaux
Les contacts avec tous les animaux sont à éviter, aussi sympathiques
puissent-ils paraître. Qu’il s’agisse des chiens, des singes, des oiseaux ou
de tout autre, longue est la liste des maladies qu’ils peuvent transmettre à
l’homme.
On portera une attention toute particulière aux enfants, naturellement attirés
par les animaux.
La sexualité
Pour beaucoup, il s’agit d’un élément fondamental et irremplaçable
de la vraie connaissance d’un pays. D’accord, mais on respecte les règles :
pour le paludisme : la moustiquaire, pour le SIDA : les préservatifs.
D’autant que l’on évite en même temps la blennorragie, la syphilis, le chancre
mou, l’herpès, les chlamydioses, les crêtes de coq, etc… Pour le prix d’un bout
de latex, c’est rentable.
Le SIDA est aujourd’hui une maladie répandue sur toute la surface du globe,
y compris dans les endroits reculés. Il faut emporter avec soi des préservatifs
car ils ne sont pas partout disponibles (surtout lorsque l’on en a un besoin
urgent…) et leur qualité n’est pas aussi bien contrôlée qu’en Europe.
A ce propos, rappelons quelques notions importantes :
Le virus du SIDA ne se transmet pas :
– Par les contacts habituels de la vie courante, même lorsque quelqu’un
tousse, éternue,…
– Dans les piscines, les toilettes, les transports publics….
– Quant aux insectes piqueurs, le problème a été très étudié et jamais on n’a
pu trouver un seul patient (sur des dizaines de millions de personnes infectées)
qui se soit contaminé avec certitude d’une telle manière.
En revanche, le virus se transmet par :
– Les relations sexuelles, et d’autant plus que le nombre de partenaires
est plus élevé. Lors d’une rencontre de hasard, il est absolument impossible
de savoir si la personne en question est porteur (porteuse) ou non du virus.
Il ne faut en aucun cas se fier à des impressions, à des apparences de bonne
santé, à des messages plus ou moins officiels (" il n’y a pas de SIDA
dans notre pays ").
– Tout ce qui concerne le sang : il faut être extrêmement vigilant. Il
faut refuser toute piqûre effectuée avec un matériel dont la stérilité n’est
pas parfaitement établie (d’où l’intérêt d’avoir dans sa trousse de voyage seringues
et aiguilles). Quant à l’éventualité d’une transfusion sanguine, il faut, a
priori, la refuser énergiquement. C’est une bonne occasion de solliciter les
services de sa compagnie d’assistance.
– Attention enfin aux tatoueurs, perceurs d’oreilles, barbiers…
Du bon usage du préservatif
– Un préservatif est à usage unique : il ne doit jamais
être réutilisé.
– Il doit être conservé à l’abri des trop grandes chaleurs.
– Il doit être préalablement lubrifié ; si tel n’est pas le cas, il
ne faut en tout cas jamais le lubrifier avec de la vaseline, de l’huile, ou
avec la première pommade qui tombe sous la main, ni la salive : toutes
ces lubrifications risquent d’endommager le latex.
– Il doit être muni d’un réservoir ; s’il n’y a pas de réservoir,
il faut en constituer un par pincement de l’extrémité au moment de la mise en
place.
– Il doit être mis en place dès le début de l’érection : aucun contact
sexuel ne doit avoir lieu avant.
– Il doit être retiré après l’éjaculation et avant la détumescence (fin
de l’érection).
– Enfin, il doit être jeté de telle manière que plus personne ne soit susceptible
de le manipuler (faire un nœud par exemple).