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Denis Gauer, diplômé de l'Institut d'études politiques de Strasbourg et ancien élève de l'ENA, a déjà beaucoup voyagé. Conseiller à Lima, Moscou, Tokyo, il a été ambassadeur de France à Conakry, en Guinée, en Jordanie et aussi accrédité en Sierra Leone. M. Gauer est aujourd'hui ambassadeur de France en Irak. L'entretien a été réalisé alors qu'il était en poste en Jordanie.


À la suite de quoi avez-vous décidé de faire carrière dans la diplomatie, quelle a été votre formation ?
Rien ne me prédestinait à la carrière diplomatique. Je suis né en Lorraine, en milieu rural, et y ai passé toute mon enfance. J'ai ensuite suivi les cours de l'Institut d'études politiques de Strasbourg et ne suis venu à Paris que pour préparer l'École nationale d'administration. C'est à la sortie de l'ENA que j'ai opté pour le " Quai d'Orsay ", par goût pour les questions internationales et parce que je ne m'imaginais pas passer toute ma vie comme fonctionnaire dans un ministère parisien.

Quelle est votre définition personnelle de ce métier ?
Un de nos anciens dans la carrière m'a dit un jour que le diplomate devait être comme un animal des bois, comme un chevreuil toujours aux aguets, tous sens éveillés, intrigué et avide d'explications devant tout changement survenant dans son environnement. Les métiers de diplomate et de journaliste présentent ainsi des similitudes, pour le recueil et l'analyse de l'information. Sauf que le diplomate ne s'adresse pas au grand public, mais à ses autorités, aux décideurs politiques. Il doit avoir le souci du " langage responsable ", car l'erreur d'évaluation peut être lourde de conséquences, et son analyse doit toujours viser à préparer la prise de décision. Le diplomate a aussi un rôle actif dans sa fonction de représentant de son pays et de promotion de ses intérêts commerciaux comme de son rayonnement culturel, ainsi que dans la négociation d'accords bilatéraux ou multilatéraux.
Le diplomate travaille pour le bien de son pays, qui passe aussi par un monde en paix et un système de relations internationales harmonieux. Il doit d'abord aimer passionnément son pays, et veiller à rester à l'écoute de ses évolutions. Mais il doit aussi être mû, avec autant de passion, par le souci d'aider à la solution des conflits, et donc la volonté de comprendre ses interlocuteurs.

En quoi consiste sur le terrain le métier d'ambassadeur ?
C'est un métier très divers. Le diplomate en Afrique, en Europe, dans une grande représentation auprès des Nations unies ou de l'Union européenne, ou encore dans des fonctions consulaires, culturelles ou de coopération, est confronté à des cadres de vie et des types d'activité bien différents.
Concrètement et dans le cas d'un ambassadeur accrédité auprès d'un pays, son rôle est de maintenir un contact permanent avec les autorités de ce pays et, au-delà, avec tous les acteurs principaux, dans tous les milieux, pour promouvoir les intérêts de la France et informer nos autorités des évolutions de la réalité locale. Dans le cas d'un pays comme la Guinée, une partie importante du dialogue porte aussi sur la mise en œuvre de nos actions d'aide au développement.

Y a-t-il des impératifs techniques ? Si oui, lesquels ?
Le seul impératif réel, pour être diplomate, est d'accepter l'expatriation et la perspective de vivre et de travailler dans des lieux et des conditions très différents.

À quoi ressemble une journée type ?
L'information, obtenue, traitée, retransmise, tient la place centrale dans la vie d'un diplomate. La journée commence donc invariablement par la lecture des " télégrammes " par lesquels toutes les ambassades dialoguent et échangent leurs informations, et par lesquels le " département ", c'est-à-dire l'administration centrale, transmet ses instructions et ses demandes. S'y ajoute la lecture des dépêches des agences de presse et des journaux.
L'essentiel de l'activité du diplomate consiste ensuite à rencontrer des interlocuteurs très divers : ministres et hauts fonctionnaires, responsables économiques, culturels, universitaires, militaires, religieux… En Afrique, l'ambassadeur est souvent sollicité pour visiter ou inaugurer des réalisations de terrain, notamment des projets de développement financés par la coopération française, ou pour rencontrer des populations en détresse (réfugiés, victimes de conflits ou de catastrophes). Les interviews à la presse locale sont aussi fréquentes.
Le diplomate doit par la suite rendre compte de ce qu'il a vu ou appris, du résultat des démarches qui lui ont été prescrites : cela reste donc un métier d'écriture. L'ambassadeur doit aussi consacrer une partie de son temps à l'animation de son équipe, à la coordination de l'action des différents services qui composent l'ambassade et à sa gestion au plan administratif.
Enfin, la journée s'achève souvent par un dîner officiel, parfois précédé encore d'une réception. C'est la partie " sociale " de l'activité, la plus connue du grand public, parfois raillée, mais indispensable pour connaître de nouvelles personnes et compléter ses informations.


Quelle est la part du risque dans votre métier ?
Le niveau du risque est aussi divers que l'activité diplomatique elle-même et les cadres où elle s'exerce.
Dans des pays comme la Guinée et la Sierra Leone, où la réalité qui nous entoure est faite d'une pauvreté extrême et de la violence latente qu'elle engendre, une part de risque, sécuritaire et aussi sanitaire, est inévitable. La fonction diplomatique exige aussi, comme dans le cas des réfugiés et du fait de la difficulté d'avoir accès à une information fiable, que l'on se rende parfois soi-même sur le " terrain ", à la rencontre des protagonistes des événements.
Des précautions minimales permettent toutefois de réduire ce risque et le diplomate est tout de même, en règle générale, bien moins exposé que les acteurs des événements dont il est le témoin.

Quels conseils donneriez-vous à une jeune qui souhaite se lancer dans la diplomatie ?
Je lui dirais que, parmi mes collègues, j'ai trouvé des tempéraments, des styles de vie, des spécialisations très différents, mais je n'ai pas souvenir de quelqu'un qui ait regretté d'avoir choisi cette carrière. Plus que bien d'autres professions, la diplomatie donne le sentiment d'œuvrer au bien commun, de son pays et de l'ensemble de la communauté internationale. Et elle permet aussi de se forger progressivement une image très concrète, car vécue, du monde dans lequel nous vivons.

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